Résumé de la 27e partie n Avec son petit trésor amassé dans la grotte, Sindbad est recueilli à bord d'un navire. «Nous passâmes, dit Sindbad, devant plusieurs îles, entre autres, devant l'île des Cloches, éloignée de dix journées de celle de Serendib par un vent ordinaire et réglé, et de six journées de l'île de Kela, où nous abordâmes. Il y a des mines de plomb, des cannes d'Inde et du camphre très excellent. Le roi de l'île de Kela est très riche, très puissant, et son autorité s'étend sur toute l'île des Cloches, qui a deux journées d'étendue et dont les habitants sont encore si barbares qu'ils mangent la chair humaine. «Après que nous eûmes fait un grand commerce dans cette île, nous remîmes la voile et abordâmes à plusieurs autres ports. Enfin, j'arrivai heureusement à Bagdad avec des richesses infinies, dont il est inutile de vous faire le détail. Pour rendre grâces à Dieu des faveurs qu'il m'avait faites, je fis de grandes aumônes tant pour l'entretien de plusieurs mosquées que pour la subsistance des pauvres, et me donnai tout entier à mes parents et à mes amis, en me divertissant et en faisant bonne chère avec eux.» Sindbad finit en cet endroit le récit de son quatrième voyage, qui causa encore plus d'admiration à ses auditeurs que les trois précédents. Il fit un nouveau présent de cent sequins à Hindbad, qu'il pria, comme les autres, de revenir le jour suivant, à la même heure, pour dîner chez lui et entendre le détail de son cinquième voyage. Hindbad et les autres conviés prirent congé de lui et se retirèrent. Le lendemain, lorsqu'ils furent tous rassemblés, ils se mirent à table et, à la fin du repas, qui ne dura pas moins que les autres, Sindbad commença de la sorte le récit de son cinquième voyage. Cinquième voyage de Sindbad «Les plaisirs, dit-il, eurent encore assez de charmes pour effacer de ma mémoire toutes les peines et les maux que j'avais soufferts, sans pouvoir m'ôter l'envie de faire de nouveaux voyages. C'est pourquoi j'achetai des marchandises, je les fis emballer et charger sur des montures et je partis avec elles pour me rendre au premier port de mer. Là, pour ne pas dépendre d'un capitaine et pour avoir un navire à mon commandement, je me donnai le loisir d'en faire construire et équiper un à mes frais. Dès qu'il fut achevé, je le fis charger, je m'embarquai dessus, et comme je n'avais pas de quoi faire une charge entière, je reçus plusieurs marchands de différentes nations avec leurs marchandises. «Nous fîmes voile au premier bon vent et prîmes le large. Après une longue navigation, le premier endroit où nous abordâmes fut une île déserte, où nous trouvâmes l'?uf d'un rock d'une grosseur pareille à celui dont vous m'avez entendu parler ; il renfermait un petit rock près d'éclore, dont le bec commençait à paraître.» (à suivre...)