Résumé de la 37e partie n Les hommes noirs trouvèrent l'histoire de Sindbad si intéressante qu'ils insistèrent pour qu'il aille lui-même la raconter à leur roi. Ils l'y accompagnèrent. Sindbad poursuivit son récit : «Nous marchâmes tous ensemble jusqu'à la ville de Serendib, car c'était dans cette île que je me trouvais. Les Noirs me présentèrent à leur roi. Je m'approchai de son trône, où il était assis, et le saluai en me prosternant à ses pieds et en baisant la terre. Ce prince me fit relever et, me recevant d'un air très obligeant, il me fit avancer et prendre place auprès de lui. Il me demanda premièrement comment je m'appelais. Lui ayant répondu que je me nommais Sindbad, surnommé le Marin à cause de plusieurs voyages que j'avais faits par mer, j'ajoutai que j'étais citoyen de la ville de Bagdad. "Mais, reprit-il, comment vous trouvez-vous dans mes Etats et par où y êtes vous venu ?" «Je ne cachai rien au roi, je lui fis le même récit que vous venez d'entendre, et il en fut si surpris et si charmé qu'il commanda qu'on écrivît mon aventure en lettres d'or pour être conservée dans les archives de son royaume. On apporta ensuite le radeau et l'on ouvrit les ballots en sa présence. Il admira la quantité de bois d'aloès et d'ambre gris, mais surtout les rubis et les émeraudes, car il n'en avait point dans son trésor qui en approchât. Remarquant qu'il considérait mes pierreries avec plaisir, et qu'il en examinait les plus singulières les unes après les autres, je me prosternai et pris la liberté de lui dire : "Sire, ma personne n'est pas seulement au service de Votre Majesté, la charge du radeau est aussi à elle, et je la supplie d'en disposer comme d'un bien qui lui appartient." Il me dit en souriant : "Sindbad, je me garderai bien d'en avoir la moindre envie ni de vous ôter rien de ce que Dieu vous a donné. Loin de diminuer vos richesses, je prétends les augmenter, et je ne veux point que vous sortiez de mes Etats sans emporter avec vous des marques de ma libéralité." «Je ne répondis à ces paroles qu'en faisant des v?ux pour la prospérité du prince et qu'en louant sa bonté et sa générosité. Il chargea un de ses officiers d'avoir soin de moi et me fit donner des gens pour me servir à ses dépens. Cet officier exécuta fidèlement les ordres de son maître et fit transporter dans le logement où il me conduisit tous les ballots dont le radeau avait été chargé. J'allais tous les jours, à certaines heures, faire ma cour au roi, et j'employais le reste du temps à voir la ville et ce qu'il y avait de plus digne de ma curiosité.» (à suivre...)