Résumé de la 3e partie n El-Yaqut fait tout, mais quand elle a besoin d?acheter quelque chose au souk, elle doit charger quelqu?un. Le souk étant interdit aux femmes. Il n?y a pas que les achats qu?elle fait qu?elle doit confier aux hommes, il y a aussi les objets de vannerie qu?elle fabrique. Tous les quatre ou cinq jours, elle constitue un grand tas de nattes, de chapeaux et d?éventails qu?elle a tissés et elle les dépose chez le marchand ambulant du village. ? Voilà ma production, lui dit-elle. L?homme fait toujours la moue. ? Il y en a trop, dit-il, d?autres femmes m?ont apporté également leur production ! Cette entrée en matière signifie que l?homme va rogner sur la somme qu?il lui donne habituellement. ? C?est bien tissé, insiste-t-elle, et puis, j?y ai mis des motifs en guise de décoration? ? Tous les produits que je reçois sont bien faits ! Quand il la paye, elle dit timidement : ? C?est tout ? ? Oui, dit le vendeur, je ne peux te donner plus ! ? J?ai tellement peiné ! ? Et moi, je risque de me retrouver avec de la marchandise invendue ! Elle doit accepter ce qu?il lui donne. A la maison, elle tempête. ? Il m?a volé ! Il ne m?a donné qu?un quart de ce qui me revient ! Je sais combien on vend les chapeaux et les nattes au souk, je me suis renseignée ! ? Tu ne peux pas faire autrement, lui répond sa mère. ? Ah, dit El-Yaqut, si seulement je pouvais vendre moi-même mes produits, je saurais certainement en tirer un prix convenable? Je pourrais également acheter tout ce dont j?ai besoin sans être obligée de supplier les gens de le faire pour moi ! ? Hélas, dit sa mère, tu es une femme, tu ne peux te rendre au souk ! Ce jour-là, El-Yaqut se révolte. ? Et pourquoi donc une femme n?irait-elle pas au souk ? Pourquoi une femme qui fait tout ne peut-elle pas, comme un homme, s?occuper de vente et d?achat ? Le ton effraye la mère. ? Ma fille, tu sais bien que la tradition? ? Je connais la tradition et je la conteste ! ? Tu peux la contester, mais tu ne peux pas la remettre en question ! ? Et pourquoi donc ? ? Parce que c?est la tradition : nos ancêtres en ont décidé ainsi il y a longtemps, on ne peut, aujourd?hui, remettre en cause l?ordre des choses ! Tu t?imagines te rendant au marché, achetant parmi les hommes ? Tu jetterais le déshonneur sur ta famille ! Tes oncles, tes cousins, leurs enfants, ne pourront plus lever la tête, ils ne pourront plus aller à l?assemblée du village sans qu?on les montre du doigt en disant : c?est l?oncle, c?est le cousin d?une telle, celle qui va au souk ! ? C?est injuste, dit Yaqut. ? Les choses ont toujours été ainsi, tu ne peux les changer ! ? Ah, que je voudrais être un homme ! (à suivre...)