Résumé de la 2e partie n Yaqut est une femme travailleuse. Elle s?occupe de tout, marie ses s?urs, mais n?arrive pas, vu sa laideur, à se trouver un mari. Le temps passe. Ses s?urs mariées, El-Yaqut reste seule avec sa vieille mère. C?est elle qui s?occupe de tout, comme avant. Elle balaie, lave, cuisine, va aux champs, puise l?eau? Elle est la première à se lever et la dernière à se coucher? ? El-Yaqut, lui dit sa mère, viens dormir ! ? J?ai encore à faire, répond-elle. ? Tu es épuisée ! Tu dois te reposer ! ? Dors, toi, je te rejoindrai dès que j?aurai fini ! Dès qu?elle aura fini, c?est-à-dire dès qu?elle aura épuisé l?énorme monceau de fibres végétales qu?elle va tisser durant une grande partie de la nuit. De ses doigts osseux et tordus par le travail, mais d?une extraordinaire agilité, vont sortir nattes, éventails, chapeaux, paniers, plats de vannerie? Des objets qu?elle va déposer chez un marchand qui les vendra au souk du village ou ailleurs? C?est très peu payé, mais c?est tout de même une rentrée d?argent. El-Yaqut et sa mère vivent des produits de leur terre. Les légumes et les fruits sont fournis par le verger, l?huile est assurée par l?oliveraie familiale qui, bon an, mal an, fournit une quantité appréciable, bien au-delà des besoins des deux femmes. Elles vendent le surplus, ce qui leur permet d?avoir un peu d?argent en plus. L?argent, elles en ont toujours besoin pour acheter des vêtements, pour recevoir les filles mariées et leurs époux ou leur acheter des cadeaux, quand elles accouchent ou font circoncire leurs enfants. Et de temps à autre, El-Yaqut fait plaisir à sa mère en lui achetant des gâteries, notamment du chocolat dont elle raffole? Bien entendu, El-Yaqut fait tout, s?occupe de tout, mais ne peut se rendre au souk qui est, comme nous l?avons dit, un espace réservé aux hommes. Elle veut acheter du tissu ? Changer le couscoussier ? Acheter de la viande ? Elle va trouver un parent proche, un oncle ou un cousin, et lui remet de l?argent. ? Je veux telle et telle chose? L?homme regarde la somme et lui dit : ? J?achèterai ce que tu demandes, si la somme est suffisante ! La somme est souvent suffisante, mais, parfois, il manque un ou deux sous. Le commissionnaire les ajoute et El-Yaqut le rembourse, ou alors il revient bredouille. ? Ce n?était pas suffisant ! El-Yaqut est alors déçue. ? Pourtant, dit-elle, j?ai déjà payé le produit ce prix ! ? Eh bien, les prix ont augmenté ! La fois suivante, elle doit donner plus d?argent. Elle n?a pas le choix. ? Si c?était moi, dit-elle à sa mère, j?aurais marchandé et j?aurais eu le produit au prix habituel ou moindre ! ? Hélas, répond sa mère, tu es une femme, tu ne peux aller au souk ! (à suivre...)