Assurance n Le président irakien a démenti l'intention de son pays de tourner le dos à la Ligue arabe. «Nous n'allons pas nous retirer de la Ligue arabe. Nous restons un membre fondateur de la Ligue arabe et continuerons de jouer notre rôle», a assuré M. Talabani, un Kurde, dans une interview à la télévision satellitaire arabe Al-Arabiya basée à Dubaï. Le président s'exprimait quelques heures après la présentation au Parlement de la Constitution, désormais prête à être soumise à l'approbation des Irakiens par référendum, le 15 octobre. Le texte ignore une revendication de la communauté sunnite réclamant que l'Irak soit présenté comme appartenant au monde arabe. A la place, la Constitution de l'Irak stipule que «son peuple arabe appartient à la nation arabe». M. Talabani a fait valoir que même la Constitution de l'ancien régime, sous Saddam Hussein, reconnaissait que la population irakienne comptait deux groupes ethniques majeurs, les Arabes et les Kurdes. «Les Arabes (en Irak) appartiennent à la nation arabe, comme les Kurdes appartiennent à la nation kurde divisée entre plusieurs pays du Moyen-Orient», a souligné M. Talabani. «Dire que les Irakiens appartiennent à la nation arabe, reviendrait à nier l'existence d'une population kurde en Irak, pourtant estimée à sept millions de personnes». «Il y a actuellement une situation particulière en Irak qui doit être prise en compte dans le projet de Constitution», ce qui n'empêche pas d'être «fiers du rôle de l'Irak au sein de la Ligue arabe et de son environnement arabe», a-t-il dit. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, avait, la semaine dernière, réclamé une explication au gouvernement irakien concernant cette disposition de la Constitution jugée «perturbante» par les 22 membres de la ligue. Par ailleurs, le président George W. Bush a salué, dimanche, la publication de la Constitution irakienne, minimisant les critiques qu'elle soulève toujours côté sunnite, mais son ambassadeur à Bagdad s'est montré plus circonspect, admettant qu'un rejet du texte par cette minorité lors du référendum du 15 octobre créerait «un problème». «C'est un document dont les Irakiens et le reste du monde peuvent être fiers», a déclaré M. Bush aux journalistes qu'il avait convoqués dimanche à son ranch de Crawford (Texas, sud), où il achève un mois de vacances. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, s'est félicité, dimanche, de l'adoption, par le Parlement de Bagdad, du projet de Constitution et a demandé aux Irakiens de travailler ensemble d'ici au référendum constitutionnel du 15 octobre.