Résumé de la 42e partie n A contrec?ur, Sindbad repartit pour Serendib dont le roi le reçut avec les honneurs. Sindbad lui remit les présents du calife. «Le calife lui envoyait un lit complet de draps d'or, reprit Sindbad, estimé à mille sequins ; cinquante robes d'une très riche étoffe ; cent autres de toile blanche, la plus fine du Caire, de Suez, de Cufa et d'Alexandrie ; un autre lit cramoisi et un autre encore d'une autre façon ; un vase d'agate plus large que profond, épais d'un doigt et ouvert d'un demi-pied, dont le fond représentait en bas-relief un homme un genou en terre qui tenait un arc avec une flèche prêt à tirer contre un lion ; et lui envoyait enfin une riche table que l'on croyait, par tradition, venir du grand Salomon. «La lettre du calife était conçue en ces termes : "Salut, au nom du souverain guide du droit chemin, au puissant et heureux sultan, de la part d'Abdallah Haroun Al-Rachid, que Dieu a placé dans le lieu d'honneur après ses ancêtres d'heureuse mémoire ! Nous avons reçu votre lettre avec joie, et nous vous envoyons celle-ci, émanée du conseil de notre Porte, le jardin des esprits supérieurs. Nous espérons qu'en jetant les yeux dessus vous connaîtrez notre bonne intention et que vous l'aurez pour agréable. Adieu." «Le roi de Serendib eut un grand plaisir de voir que le calife répondait à l'amitié qu'il lui avait témoignée. Peu de temps après cette audience, je sollicitai celle de mon congé, que je n'eus pas peu de peine à obtenir. Je l'obtins enfin, et le roi, en me congédiant, me fit un présent très considérable. Je me rembarquai aussitôt, dans le dessein de m'en retourner à Bagdad ; mais je n'eus pas le bonheur d'y arriver comme je l'espérais, et Dieu en disposa autrement. Trois ou quatre jours après notre départ, nous fûmes attaqués par des corsaires, qui eurent d'autant moins de peine à s'emparer de notre vaisseau qu'on n'était nullement en état de se défendre. Quelques personnes de l'équipage voulurent faire résistance, mais il leur en coûta la vie ; pour moi et tous ceux qui eurent la prudence de ne pas s'opposer au dessein des corsaires, nous fûmes faits esclaves. Après que les corsaires, poursuivit-il, nous eurent tous dépouillés et qu'ils nous eurent donné de méchants habits au lieu des nôtres, ils nous emmenèrent dans une grande île fort éloignée, où ils nous vendirent.» (à suivre...)