Résumé de la 40e partie n Arrivé à Bagdad, Sindbad fit à son calife le récit des richesses étonnantes du roi des Indes. Sindbad poursuit son récit au calife Haroun Al-Rachid : «Pendant que le roi est en marche, l'officier, qui est devant lui, sur le même éléphant, crie de temps en temps à haute voix : "Voici le grand monarque, le puissant et redoutable sultan des Indes, dont le palais est couvert de cent mille rubis et qui possède vingt mille couronnes de diamants. Voici le monarque couronné, plus grand que ne furent jamais le grand Solima et le grand Mihrage." Après qu'il a prononcé ces paroles, l'officier, qui est derrière le trône, crie à son tour : "Ce monarque si grand et si puissant doit mourir, doit mourir, doit mourir." L'officier de devant reprend et crie ensuite : "Louange à celui qui vit et ne meurt pas !"» «D'ailleurs, le roi de Serendib est si juste qu'il n'y a pas de juges dans sa capitale, non plus que dans le reste de ses Etats ; ses peuples n'en ont pas besoin : ils savent et ils observent d'eux-mêmes exactement la justice, et ne s'écartent jamais de leur devoir. Ainsi les tribunaux et les magistrats sont inutiles chez eux.» «Le calife fut fort satisfait de mon discours : "La sagesse de ce roi, dit-il, paraît en sa lettre, et, après ce que vous venez de me dire, il faut avouer que sa sagesse est digne de ses peuples et ses peuples dignes d'elle." A ces mots, il me congédia et me renvoya avec un riche présent.» Sindbad acheva de parler en cet endroit, et ses auditeurs se retirèrent ; mais Hindbad reçut auparavant cent sequins. Ils revinrent encore le jour suivant chez Sindbad, qui leur raconta son septième et dernier voyage dans ces termes. Septième et dernier voyage de Sindbad : «Au retour de mon sixième voyage, j'abandonnai absolument la pensée d'en faire jamais d'autres. Outre que j'étais dans un âge qui ne demandait plus que du repos, je m'étais bien promis de ne plus m'exposer aux périls que j'avais tant de fois courus. Ainsi, je ne songeais qu'à passer doucement le reste de ma vie. «Un jour que je régalais nombre d'amis, un de mes gens me vint avertir qu'un officier du calife me demandait. Je sortis de table et allai au-devant de lui : "Le calife, me dit-il, m'a chargé de venir vous dire qu'il veut vous parler." Je suivis au palais l'officier, qui me présenta à ce prince, que je saluai en me prosternant à ses pieds. "Sindbad, me dit-il, j'ai besoin de vous ; il faut que vous me rendiez un service : que vous alliez porter ma réponse et mes présents au roi de Serendib. Il est juste que je lui rende la civilité qu'il m'a faite."» (à suivre...)