Résumé de la 41e partie n Ayant décidé de ne plus voyager, Sindbad est, un jour, appelé par le calife qui le chargea de porter sa réponse et ses présents au roi de Serendib. Sindbad reprit son récit : «Le commandement du calife fut un coup de foudre pour moi : "Commandeur des croyants, lui dis-je, je suis prêt à exécuter tout ce que m'ordonnera Votre Majesté ; mais je la supplie très-humblement de songer que je suis rebuté des fatigues incroyables que j'ai souffertes ; j'ai même fait v?u de ne sortir jamais de Bagdad." De là je pris occasion de lui faire un long détail de toutes mes aventures, qu'il eut la patience d'écouter jusqu' à la fin. D'abord que j'eus cessé de parler : "J'avoue, dit-il, que voilà des événements bien extraordinaires ; mais pourtant il ne faut pas qu'ils vous empêchent de faire pour l'amour de moi le voyage que je vous propose. Il ne s'agit que d'aller à l'île de Serendib, vous acquitter de la commission que je vous donne. Après cela, il vous sera libre de vous en revenir ; mais il faut y aller, car vous voyez bien qu'il ne serait pas de la bienséance et de ma dignité d'être redevable au roi de cette île??.» «Comme je vis que le calife exigeait cela de moi absolument, je lui témoignai que j'étais prêt à lui obéir. Il en eut beaucoup de joie, et me fit donner mille sequins pour les frais de mon voyage. Je me préparai en peu de jours à mon départ, et sitôt qu'on m'eut livré les présents du calife avec une lettre de sa propre main, je partis et pris la route de Balsora, où je m'embarquai. Ma navigation fut très heureuse : j'arrivai à l'île de Serendib. Là, j'exposai aux ministres la commission dont j'étais chargé, et les priai de me faire donner audience incessamment : ils n'y manquèrent pas. On me conduisit au palais avec honneur ; j'y saluai le roi en me prosternant selon la coutume.» «Ce prince me reconnut d'abord, et me témoigna une joie toute particulière de me revoir : "Ah ! Sindbad, me dit-il, soyez le bienvenu. Je vous jure que j'ai songé à vous très souvent depuis votre départ. Je bénis ce jour, puisque nous nous voyons encore une fois." Je lui fis mon compliment, et, après l'avoir remercié de la bonté qu'il avait pour moi, je lui présentai la lettre et le présent du calife, qu'il reçut avec toutes les marques d'une grande satisfaction.» (à suivre...)