Particularité n C?est la première fois dans l?histoire de ce festival que des réalisations hongkongaises sont sélectionnées pour l?ouverture et la clôture. Le cinéma hongkongais espère redorer son blason international à la 62e Mostra qui débute aujourd?hui à Venise (Italie), où deux de ses productions feront l'ouverture et la clôture. Seven Swords du réalisateur Tsui Hark lèvera le rideau du prestigieux festival, tandis que Perhaps Love, de son compatriote Peter Chan Ho-sun, le fermera. Initial D, d'Andrew Lau et Alan Mak, sera également présenté. Everlasting Regret permettra au réalisateur Stanley Kwan de concourir pour le Lion d'or. Pour le cinéma hongkongais, quatre films présentés au plus ancien festival d'Europe relève du rêve exaucé, en particulier pour ceux diffusés lors des très médiatisées séances d?ouverture et de clôture. C?est la première fois que des films de Hongkong sont sélectionnés pour l?ouverture et la clôture d'un des plus importants festivals de cinéma en Europe. Les studios hongkongais étaient les troisièmes au monde dans les années 1980 avec une production moyenne de 300 films par an. Mais cette industrie a été frappée de plein fouet par la crise économique et financière asiatique de 1997-98 et le piratage, devenu endémique en Chine ; le secteur a perdu 80% de ses emplois et, l'an dernier, une soixantaine de films à peine ont été produits le long du port Victoria. Les autorités locales misent sur la vitrine que va leur offrir Venise. 300 000 dollars hongkongais (38 500 USD) vont être accordés à chacun des réalisateurs qui fera l'ouverture et la clôture, afin de leur permettre de faire leur promotion. Les espoirs se portent en particulier sur Seven Swords, drame épique situé dans la Chine du XVIIe siècle qui conte l'histoire de sept maîtres luttant contre un décret bannissant les arts martiaux. Tsui Hark, tout comme l'ensemble du cinéma hongkongais, compte sur son dernier opus pour relancer le genre «wuxia» (films de kung fu à contexte historique) en le modernisant, en l'expurgeant de ses excès qui voyaient parfois le héros ressusciter plusieurs fois pour repartir au combat. Pour celui qu'on surnomme parfois le Spielberg d'Asie pour sa réalisation enlevée et le succès qu'il avait rencontré dans les années 1980, il s'agit surtout de faire oublier le peu d'entrain suscité par ses tentatives de percée à Hollywood avec Double team en 1997 et Knock off en 1998, deux films avec Jean-Claude Van Damme.