Obstacles n L?absence de transport universitaire et de restauration au niveau de la Faculté et des cités universitaires rend la mission difficile. Les étudiants concernés par les rattrapages se trouvent ainsi dans l?obligation d?utiliser le transport privé avec toutes les contraintes que cela représente : intimidations, embouteillages ainsi que le retard causé par le fait que les bus observent plusieurs arrêts avant d?arriver à la faculté. Certains étudiants, qui ont raté des examens, risquent, de ce fait, de redoubler. «Les enseignants ne veulent pas comprendre nos souffrances. Nous sommes arrivés vingt minutes en retard et ils ne nous ont pas laissé passer l?examen. Cela hypothèque nos chances d?accéder à l?année supérieure car il ne nous reste qu?un seul examen à passer et il nous est impossible de garantir le nombre de points nécessaires», déplore un groupe d?étudiants rencontrés au département de psychologie et qui accusent les responsables de l?Office national des ?uvres universitaires d?être à l?origine de cette situation. «Le rattrapage est un examen reconnu comme une ultime chance offerte aux étudiants qui n?ont pas réussi aux sessions semestrielles et en synthèse. Cependant, nous sommes, aujourd?hui, devant des conditions qui poussent à l?abandon des épreuves. En vérité, notre présence ici est symbolique car la situation n?est pas du tout favorable à la préparation», témoignent quelques étudiantes à l?institut d?histoire. Venues de Djelfa et résidant à la cité universitaire de Bab-Ezzouar, ces dernières racontent leur quotidien amer. «Nous n?avons pas assez de temps pour préparer les examens. La cuisine, la vaisselle, la lessive et le nettoyage de la chambre prennent tout notre temps. Avec le peu d?argent dont nous disposons, le déjeuner est exclu de notre quotidien. Le transport coûte 80 DA. En un mot, notre vie est infernale.» L?absence de commodités constitue un obstacle pouvant compliquer la situation des étudiants déjà menacés de refaire l?année. Pour ceux qui habitent les régions relativement proches de la capitale, la tâche est plus ardue. «Chaque jour, je me lève à 5 heures pour être présente aux examens de 8h 30. Cependant, j?ai raté un examen à cause de l?encombrement que connaît la ligne Cherchell-Alger. Heureusement que j?ai pris part aux autres», témoigne Karima, étudiante à l?Institut des langues étrangères. Et les dépenses ? «Je dois dépenser 400 DA quotidiennement entre le transport et le déjeuner. Je vous jure que si je ne travaillais pas l?été, il me serait impossible de passer ces examens. Mes parents ne peuvent faire face à toutes ces dépenses car la vie est chère surtout qu?ils doivent assurer la scolarisation de mes petits frères», ajoute-t-elle. Certains étudiants nous ont confié qu?ils étaient contraints d?emprunter de l?argent vu que «les années précédentes, le transport et la restauration étaient assurés en période de rattrapages. Cette année ce n?est pas le cas, aussi avons-nous été dans l?obligation d?emprunter de l?argent car nous n?avions pas prévu cette situation». Ces derniers promettent de payer leurs dettes à la fin des examens. «Nous serons condamnés à travailler à la fin des examens pour rendre l?argent que nous avons emprunté», ont-ils affirmé.