Résumé de la 6e partie n Excédé par son arrogance, le dey d?Alger frappe de son éventail le consul Deval, venu, en fait, pour le provoquer. Le ministre de la Guerre, Clermont-Tonnerre, dans le rapport qu?il adresse au roi, rapporte bien sûr l?«affront» subi par son représentant et agite le spectre de la «menace barbaresque» qui, selon lui, durera tant qu?Alger restera debout et continuera à défier les nations européennes. Dans les documents qui nous sont parvenus, il n?est plus question de la dette contractée à l?égard de la Régence et des créances à honorer ; en revanche, le ministre évoque les «richesses du dey» et laisse entendre que la France, en s?emparant de la ville, pourrait mettre la main dessus. «Quand bien même, écrit-il, le roi n?aurait pas d?autre dessein que de punir les Algériens, en détruisant leur ville, ce résultat devrait suffire pour décider l?expédition. Je ne parle pas des trésors qui sont accumulés dans le château du dey d?Alger : on les estime à plus de 150 millions et il lui sera impossible de les soustraire aux chances du siège, parce qu?il ne peut les transporter par mer, à cause du blocus.» 150 millions de l?époque : de quoi donner le tournis ! Mais le roi Charles X a d?autres sujets de préoccupation : le gouvernement étant confronté à une opposition virulente, il prépare, avec ses plus proches collaborateurs, un coup d?Etat. Au cours du Conseil des ministres du 16 octobre 1827, il demande à son impétueux ministre de la Guerre d?attendre que la situation s?améliore avant de penser à une expédition contre Alger. Le 5 octobre, le roi dissout la Chambre des députés et désigne un nouveau gouvernement. Deux années après, en août 1829, ne le jugeant pas assez docile, il va le dissoudre à son tour et en nommer un autre. L?affaire d?Alger n?a pas été oubliée durant ces deux années. Quelques jours avant la chute du gouvernement, on tente une conciliation avec le dey Hussein. En l?absence d?un consul, le commandant du navire «Le Provence», La Bretonnière, est envoyé en ambassade auprès du souverain. Le commandant et les émissaires qui les accompagnent sont reçus au palais du dey le 31 août. Un incident éclate à la porte de la demeure : les gardes ayant demandé, ainsi que l?exige l?usage, de laisser leurs armes, les Français refusent d?enlever leurs épées. L?audience est remise au 2 août. Le dey Hussein exige de nouveau que la France lui paye ce qu?elle lui doit, mais les émissaires du roi vont mettre l?accent sur l?affront subi par le consul Deval et exiger des excuses. Le dey refuse ; ? Alors, dit le commandant La Bretonnière, attendez-vous à ce que le roi de France venge l?affront que vous lui avez fait à travers son consul ! Il emploiera toute la puissance que Dieu a mise entre ses mains pour protéger ses droits ! ? Je ne crains pas votre roi, dit le dey, j?ai suffisamment de poudre et de canons pour bien l?accueillir ! Il somme la délégation de quitter Alger dès le lendemain matin, en lui accordant un sauf-conduit. (à suivre...)