Plusieurs auteurs algériens et un public venu nombreux se sont réunis, dimanche, pour débattre de la «littérature et des romans algériens», durant les deux dernières années, et ce dans le cadre des activités du café littéraire du 10e Salon international du livre (Sila). Maïssa Bey, Hmida Layachi, Youcef Sayah et Djamel Mati, considérés par des critiques littéraires comme des écrivains de l'urgence, se sont efforcés, lors de ce débat, à démontrer «la tentative de rendre compte», opérée par cette génération d'écrivains, témoins d'une «société en restructuration». «Cette littérature a voulu décrire la destruction chaotique», dira, pour sa part, Maïssa Bey qui exprime un certain regret de n'avoir pas pu apprendre la langue arabe, d'où son sentiment d'être une exilée. Pour sa part, Hmida Layachi soulignera, dans sa brève intervention, l'impossibilité de «cataloguer» la littérature algérienne des dernières années, estimant que «cette littérature n'est pas celle de l'exil, mais, plutôt celle du désespoir, qui n'a pas de repères et où le héros collectif a cédé place à l'individuel», expliquera-t-il. La langue d'écriture en tant qu'«outil» de travail ou élément de «l'émotionnel» et de «l'identitaire», chez l'écrivain a été également l'un des axes débattus par Youcef Sayah et Djamel Mati, pour qui «les clivages linguistiques ne servent pas la littérature». «Chacun est libre d'écrire dans la langue qu'il a choisie pour plusieurs considérations», expliquent-ils.