Les condamnés à mort Raymond-la-science, Soudy et Monier sont guillotinés le 21 avril 1913 devant la prison de la Santé. Monier laisse comme testament : «Je lègue à la société mon ardent désir qu?un jour, peu lointain, règne, dans les institutions sociales, un maximum de bien-être et d?indépendance, afin que l?individu, dans ses loisirs, puisse mieux se consacrer, à ce qui fait la beauté de la vie, à l?instruction et à tout ce qui est science.» Arrêté le 27 février 1912 et inculpé pour le braquage de la Société Générale, rue Ordener à Paris, Eugène Dieudonné est condamné à mort le 28 février 1913, malgré les protestations d?Octave Garnier, de Raymond-la-science et une lettre de Bonnot écrite avant de mourir, qui tentèrent de le disculper. Sa peine fut finalement commuée in extremis en travaux forcés à perpétuité. Il s?évadera six fois du bagne de Cayenne. Repris par la police brésilienne, il sera finalement gracié en 1927, grâce à une campagne d?Albert Londres. De retour à Paris, Dieudonné deviendra fabricant de meubles et conservera l?état d?esprit libertaire. Il est l?auteur du livre La vie des forçats (1930). Par ailleurs, Albert Londres lui consacrera un livre, L?homme qui s?évada. Eugène Dieudonné est mort le 21 août 1944. Paul Metge, au bagne, finit par obtenir le poste de cuisinier. Il recouvre la liberté en 1931 et exerce ses talents dans un restaurant à Cayenne où il meurt de maladie en 1933. Jean de Boé purge aussi sa peine au bagne de Cayenne. Envoyé ensuite en relégation, il s?en évade et rentre en Belgique en 1922. Il reprend alors son métier dans la typographie et son activité militante, participant à plusieurs grèves ainsi qu?à la création d?une coopérative Les arts graphiques. En 1936, lorsque la révolution libertaire éclate en Espagne, il y prend part, et adopte les deux fillettes d?un compagnon fusillé par les fascistes. Il militera ensuite à la Solidarité internationale antifasciste (SIA). Durant le second conflit mondial, il se cache, évitant ainsi une arrestation par la Gestapo. Après sa libération, il milite au Syndicat du livre belge. Il est l?auteur de nombreux articles parus dans la presse libertaire de L?Anarchie au Réveil de Genève, mais aussi de livres et brochures publiés en Belgique : Un siècle de luttes syndicales ; La révolution en Espagne ; Propos subversifs, etc. Il meurt le 2 janvier 1974, à Anderlecht. «Ne jamais mentir, ne jamais trahir, ne jamais désespérer», telle était la devise de Jean de Boé.