Résumé de la 11e partie n Adolf Beck est de nouveau accusé, par quatre femmes, d?escroquerie. Cependant, cette fois-ci, le juge ne s?empresse pas de le condamner. Le soir du 7 juillet 1904, l?inspecteur Kane, qui s?est rendu au commissariat de Tottenham Court Road, apprend par hasard qu?on venait d?arrêter un homme pris en train de vendre des bagues volées. Il demande des détails sur cet homme et il s?avère qu?il s?agit d?un escroc, qui propose à des jeunes femmes des postes de gouvernante pour les allécher et s?emparer de leurs objets de valeur. Kane, stupéfait, fait aussitôt un rapprochement avec l?affaire Beck et demande à voir l?homme. On le conduit dans la cellule où se trouve le détenu et, en le voyant, il étouffe un cri de surprise. L?homme ressemble fortement à Beck : même corpulence, même traits, même cheveux grisonnants. ? On te tient enfin, John Smith, dit l?inspecteur. Par ta faute, un innocent a fait de la prison et risque une nouvelle condamnation ! ? Je ne sais pas de quoi vous parlez, dit l?homme, je m?appelle William Thomas? ? ça, il faudra le démontrer devant un jury ! Sans tarder, Kane alerte Scotland Yard qui convoque aussitôt les accusatrices de Beck et les confronte au détenu. Les quatre femmes, visiblement déstabilisées, regardent l?homme sans rien dire, puis Rose Reece s?écrie : ? Mon Dieu, c?est à cet homme que j?ai eu affaire, pas à l?autre ! Les autres s?empressent de faire la même constatation : elles se sont toutes trompées en accusant Beck, mais il faut reconnaître que les deux hommes se ressemblent ! John Smith passe aux aveux. Il est bien né en Angleterre, mais il a émigré très jeune en Russie. Il a étudié la médecine, puis il s?est rendu à Honolulu où il a acheté une plantation. Il est revenu à Londres en 1876, où il a été condamné à une peine de prison pour escroquerie. Dès qu?il a été remis en liberté, il est parti pour l?Australie. Nouveau retour à Londres, en 1894, nouvelle condamnation pour faux et usage de faux. En 1894, il reprend ses activités malhonnêtes, mais quand il apprend par la presse qu?Adolf Beck a été arrêté à sa place, il s?est rendu en Amérique pour se faire oublier. Il est revenu à Londres en 1903, s?adonnant de nouveau à son activité favorite : l?escroquerie de jeunes femmes. On s?empresse de libérer Beck et le ministère de l?Intérieur lui verse, à titre d?indemnité, la somme de 5 000 livres. Mais l?affaire ne s?arrête pas là : au contraire, elle provoque l?indignation générale en Grande-Bretagne. La police ainsi que la justice sont violemment critiquées. Le gouvernement est contraint de nommer une commission d?enquête pour situer les responsabilités et tout le monde, des policiers de Scotland Yard au juge Fulton en passant par le terrible procureur Avery, sont mis sur la sellette. L?affaire Beck sera souvent citée comme exemple d?erreur judiciaire due à la précipitation des enquêteurs et à la négligence de détails qui devaient s?avérer importants. Autre conséquence intéressante : elle a été à l?origine de la création de la cour d?appel en Grande-Bretagne.