Calvaire n Depuis le dépôt de son dossier fin 2003 et l?obtention de l?attestation d?éligibilité en 2004, Mouloud se trouve confronté au problème du local, seule et unique condition pour accéder au crédit bancaire. «Je n?ai pas demandé l'impossible pour mettre en ?uvre mon projet. Je n?ai saisi le responsable de la Banque d?agriculture et de développement rural (Badr) de Bordj Ménaiel que pour une somme de trente millions de centimes pour louer un local et entamer mon activité. Cependant, il m?a été demandé un contrat-local avant de bénéficier de la somme demandée. Et si j?avais déjà un local, irais-je leur demander de l?argent ?», s?est-il interrogé avant d?ajouter : «Moi, je n?ai pas besoin de grandes machines ou d?équipements coûteux. Quelques tournevis et quelques pièces détachées? Ce n?est pas un miracle que j?ai demandé !» Pourquoi a-t-il choisi la Badr ? «Je ne comprends pas la raison pour laquelle ma demande de crédit a été rejetée. Pourtant, j?ai opté pour cette banque, car son directeur général était élu en tant que meilleur manager de l?année 2004. Il a déclaré, lors de sa réception du trophée, que l?institution financière qu?il dirige est prête à inventer des solutions pour aider les chômeurs ayant des compétences professionnelles. Mais pourquoi pas avec moi?», s?interroge-t-il tristement. Ayant exercé au sein de différentes entreprises sans avoir eu l?occasion de transmettre ses aptitudes aux jeunes, Mouloud regrette d'avoir cru aux mesures annoncées dans le cadre du dispositif de prise en charge les chômeurs-promoteurs âgés entre 35 et 50 ans. «Le jour où j?ai obtenu l?attestation d?éligibilité de mon projet, je croyais pouvoir réaliser mes ambitions dans quelques jours? Hélas ! mon rêve a été épinglé par la cruauté des lois contenues dans le dispositif lui-même? Les nobles objectifs de cette mesure prise par les pouvoirs publics sont minés par des contraintes dans l?octroi des crédits au profit des vrais chômeurs ayant réellement l?intention de lancer des entreprises individuelles, créer des postes d?emploi pour les nécessiteux et inculquer leurs aptitudes aux jeunes. Les concernés se trouvent malheureusement écartés et les crédits bancaires profitent aux «puissants» qui n?ont jamais connu la misère?», déplore-t-il, tout en reconnaissant avoir subi des pressions de la part des riches de la région qui ont tenté de profiter de sa situation. «Je n?ai pas cédé aux man?uvres de ceux qui ont voulu s?enrichir davantage sur mon dos. Je souhaite coopérer avec des gens à principes n'ayant pas le gain pour seul souci. Certainement, chaque société possède au moins trois machines en panne, pourquoi les responsables ne font-ils pas appel aux techniciens en vue de les réparer ? La mise en marche d?un équipement ne signifie-t-elle pas la préservation d?un poste d?emploi et la création de richesse ?»