Résumé de la 26e partie n La mission que s?est assignée Marzaouân commence fort bien pour lui. Favorisé par la chance, il est introduit rapidement auprès de Kamaralzamân. Lorsque Kamaralzamân eut entendu ces vers, il sentit une grande fraîcheur entrer en lui et lui apaiser l'âme, et il fit signe à son père de faire asseoir le jeune homme près de lui et de le laisser seul avec lui. Et le roi, ravi de constater que son fils s'intéressait à quelque chose, se hâta d'inviter Marzaouân à prendre place près de Kamaralzamân et sortit de la salle après avoir cligné de l'?il au vizir pour lui dire de le suivre. Alors, Marzaouân se pencha vers l'oreille du prince et lui dit : «Allah m'a conduit jusqu'ici pour servir d'intermédiaire entre toi et celle que tu aimes. Et pour t'en donner la preuve, voici !» Et il donna de tels détails à Kamaralzamân sur la nuit passée avec la jeune fille que le doute ne pouvait guère se produire. Et il ajouta : «Et cette jeune fille se nomme Boudour, et c'est la fille du roi Ghaïour, maître d'El-Bouhour et d'El-Koussour. Et c'est ma s?ur de lait !» A ces paroles, Kamaralzamân fut tellement soulagé de sa langueur qu'il sentit les forces lui revivifier l'âme ; et il se leva du lit et prit le bras de Marzaouân et lui dit : «Je vais partir tout de suite avec toi pour le pays du roi Ghaïour !» Mais Marzaouân lui dit : «Il est un peu loin, et il te faut d'abord regagner tes forces complètement ! Puis nous irons ensemble là-bas, et toi seul guériras Sett Boudour !...» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et discrète, se tut. Lorsque fut la 199e nuit, elle dit : Sur ces entrefaites, le roi, poussé par la curiosité, rentra dans la salle et vit la figure rayonnante de son fils. Alors, de joie, sa respiration s'arrêta dans son gosier ; et cette joie arriva au délire quand il entendit son fils lui dire : «Je vais tout de suite m'habiller pour aller au hammam !» Alors, le roi se jeta au cou de Marzaouân et l'embrassa, sans même songer à lui demander la recette du remède dont il s'était servi pour obtenir en si peu de temps un si grand résultat. Et aussitôt, après avoir comblé Marzaouân de cadeaux et d'honneurs, il ordonna d'illuminer toute la ville en signe de joie, distribua une prodigieuse quantité de robes d'honneur et de largesses à ses dignitaires et à tous les gens du palais et fit ouvrir les cachots et élargir tous les prisonniers. Et de la sorte, toute la ville et tout le royaume furent dans la joie et le bonheur. Lorsque Marzaouân jugea que la santé du prince était complètement rétablie, il le prit en particulier et lui dit : «C'est le moment de partir, puisque tu ne peux plus attendre. Fais donc tes préparatifs et allons-nous-en !» Il répondit : «Mais mon père ne me laissera pas partir ; car il m'aime tant que jamais il ne se résoudra à se séparer de moi ! Ya Allah ! Quelle sera alors ma désolation ! Sûrement je retomberai plus malade qu'avant !» Mais Marzaouân répondit : «J'ai déjà prévu la difficulté ; et je ferai en sorte que rien ne nous retarde. Pour cela voici ce que j'ai imaginé : un mensonge bienfaisant. Tu diras au roi que tu as envie de respirer le bon air dans une partie de chasse de quelques jours en ma compagnie, que ta poitrine est bien rétrécie depuis le temps que tu gardes la chambre. Et sûrement le roi ne te refusera pas la permission !» (à suivre...)