Rapprochement n Le colloque sur le dialogue interreligieux organisé conjointement par les universités Abdelhamid-Ben-Badis et Marc-Bloch, de la ville de Strasbourg (France) a débuté dimanche. Intervenant en ouverture des travaux qui doivent s'échelonner sur trois journées, le recteur de l'université de Mostaganem, Mohamed Lamine Kadi, a estimé «nécessaire» la tenue d'une telle rencontre, rapprochant davantage deux établissements d'enseignement supérieur des deux rives de la Méditerranée, pour ce qu'elle véhicule «comme opportunité de création d'un noyau de recherche se consacrant au dialogue islamo-chrétien animé autant par les scientifiques et les religieux, que ceux qui ?uvrent à lui conférer des contours concrets». Ce rendez-vous, a-t-il souligné, «conduira les participants à mieux saisir les mécanismes de perception existant entre les deux religions monothéistes afin de construire un monde sur une compréhension saine de nos écritures». Mohamed Hamdaoui, directeur du Centre culturel islamique d'Alger, a retenu que le dialogue interreligieux, islamo-chrétien particulièrement, «a toujours été fructueux», car ces deux religions «insistent sur les aspects de l'union des croyants dans la foi». Le conférencier a, en outre, longuement abordé «l'image réservée à la Sainte Vierge Marie dans le Coran» précisant «qu'elle y est évoquée 24 fois» avant de remarquer que beaucoup de faits historiques ayant ponctué l'évolution de la chrétienté attestent de l'ancrage du dialogue entre les deux religions, dans le mesure, a-t-il encore ajouté, où «divers aspects du message religieux en relation avec la personnalité de Marie est commun à l'islam et au christianisme». Le professeur de l'université de Strasbourg, Frédéric Rognon, a traité «des affinités et des disparités» pouvant prévaloir entre monothéisme et violence. Il a indiqué que «pour se prémunir d'une telle corrélation, il était nécessaire de s'en remettre à ce que disent les textes, de s'imprégner des traditions des Prophètes et d'aller vers l'autre avec le maximum de rationalité». Pour sa part, le directeur du centre d'études diocésain d'Alger, Thierry Becker, a évoqué «le chemin de convivialité et de paix avec nos convergences et nos différences avec Jésus» avant d'observer que «les dogmes nous ont séparés et la foi nous a réunis» mettant précisément en exergue l'idée selon laquelle «la fraternité islamo-chrétienne sera consacrée en évitant que le discours religieux ne se transpose en discours politique».