Découverte n Le public était nombreux à assister, mardi, au Palais de la culture, au concert de musique traditionnelle japonaise donné par le groupe Koma. Taïko est un mot japonais qui signifie «tambour». C?est un instrument populaire utilisé dans des performances artistiques, qu?elles soient traditionnelles ou modernes, alors qu?à l?origine, il avait une vocation religieuse. L?assistance découvre ainsi une autre culture musicale, une manière autre que celle à laquelle nous sommes habitués, une musique pure et épurée. Un seul son, celui orchestré par le tambour. Il se trouve que ce son n?est pas uniforme : l?on peut en effet identifier plusieurs variantes, et cela selon la forme et la taille du tambour utilisé. Ainsi, en utilisant des taïko de dimensions diverses, l?on obtient une multitude de sons qui sont certes différents, mais qui s?apparentent et font partie de la même famille. Ce sont des mélodies qui, savamment imaginées et combinées, donnent lieu à une entité musicale belle et étonnante. Ces compositions sont inspirées de la vie traditionnelle japonaise. Les musiques traditionnelles japonaises jouées lors du concert révèlent images et symboles, faisant référence à une tradition culturelle millénaire. L?on peut, à cet effet, imaginer des scènes de guerre comme celles qui racontent quelque idylle ; l?on peut également imaginer des scènes de combats (duels) ou des situations d?intrigues de tout genre. Le jeu (tout dépend de l?intensité des sonorités produites) laisse libre cours à l?imagination et favorise des lectures diverses, même des plus fantasmagoriques. D?un bout à l?autre du concert le groupe Koma s?est distingué par une prestation notable : les musiciens se sont montrés performants et ont révélé au public, émerveillé, ses prouesses dans cette manière de manier le tambour, et cela pour le faire parler et le rendre expressif afin de faire ressortir son charisme et son profil viril. Car, précisons-le, l?instrument, le taïko, ne peut être manié que par des mains fermes, et soutenues par des bras forts et musclés. Sont venues se greffer au taïko d?autres sonorités, comme celles produites par la flûte japonaise, ou encore par un autre instrument à vent : l?étui du sabre refaçonné et reconverti en un agréable outil de musique. Les sons que dégagent ces deux instruments à vent confèrent à la structure musicale initiale tant de beauté, équilibrant ainsi l?intensité du taïko, l?harmonisant, le rendant sensuel, voire charnel. Ce mélange de sons bruts et de mélodies douces et raffinées rend l?écoute du taïko très agréable et attrayante.