Répondant à l'émotion suscitée en Europe, le Conseil de l'Europe a annoncé hier mercredi l'ouverture de la première enquête officielle lancée sur des informations faisant état du transport ou de la détention par la CIA de terroristes islamistes. Alors que plusieurs pays dont l'Espagne, le Portugal, la Suède et la Finlande ont été mis en cause pour des escales présumées d'avions-prisons de la CIA sur leur territoire, l'organisation paneuropéenne basée à Strasbourg et chargée de défendre les droits de l'homme a entrepris de descendre dans l'arène, tout en demandant «des explications à Washington». «Considérant la nature très sérieuse des allégations, la réponse de l'Europe doit aller au-delà des déclarations politiques et des enquêtes», a indiqué le Secrétaire général du Conseil. Il a donné aux gouvernements de ces Etats jusqu'au 21 février 2006 pour fournir des informations sur l'implication éventuelle de leurs fonctionnaires. Au-delà des informations de presse faisant état d'escales présumées d'avions-prisons de la CIA dans plusieurs pays européens, Human Rights Watch a accusé la CIA d'avoir aménagé des prisons secrètes en Europe de l'Est, notamment en Pologne et en Roumanie.