Etendue n Ce sont pratiquement tous les domaines qui sont touchés par la corruption en Algérie. Aucun secteur n?échappe à ce virus. Pots-de-vin, détournements de biens publics, trafic d?influence ou tchippa, les termes et les procédés varient, mais le délit est le même. Ce n'est un secret pour personne que la corruption est de règle en Algérie. Un rapport de Transparency International, lu lors du colloque organisé par la fondation allemande Friedrich-Ebert et l?Association algérienne de lutte contre la corruption (Aacc), montre l?étendue de ce phénomène. Ce rapport démontre, à titre d'exemple, comment la corruption dans le domaine de la construction sape le développement économique. «Quand le montant d?un pot-de-vin prend le pas sur l?optimisation des ressources, il en résulte des constructions de mauvaise qualité et une piètre gestion des infrastructures», peut-on y lire. M. Hadjadj de l?Aacc a souligné que la corruption dans ce domaine est amplifiée par la taille et la diversité de ce secteur dont le marché est estimé à des milliards de dinars. Le tremblement de terre qui a secoué la wilaya de Boumerdès, en est l?exemple même, selon M. Hadjadj, qui a expliqué que les immeubles construits selon les normes classiques ont été épargnés alors que les bâtiments réalisés à la hâte se sont totalement effondrés. La justice, censée être le pilier de la démocratie et faire front à la lutte contre ce phénomène, n?échappe pas à ce fléau. D?après les rapports présentés lors du colloque, il existe toujours une politique de deux poids deux mesures dans le traitement des affaires de corruption au niveau de la justice algérienne. La campagne «mains propres» lancée par le gouvernement a fait plus de bruit que de résultats. Hormis quelques responsables «locaux», arrêtés ici et là, on n?a rien entendu depuis. C?est l?arbre qui cache la forêt. Les marchés publics subissent aussi la loi de la corruption en Algérie. L?administration ne respecte pas les principes de la réglementation qui régit ces marchés. Selon les intervenants, il y a toujours des anomalies dans la procédure de publicité des avis d?appels d?offres, dont les délais entre la publication et la réalisation sont courts. L?exemple de l?appel d?offres pour la réalisation de l?autoroute Est-Ouest est à citer. D?emblée, l?administration a exclu toutes les entreprises algériennes. Tous ces indices apportent un éclairage sur l?étendue de ce fléau en Algérie.