Affirmation n Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, a animé un discours-position, lors de ce sommet organisé à Bamako. «Les mouvements de migrations symbolisent le désordre qui domine la réalité actuelle» des relations internationales et les «incohérences ravageuses qu'engendre une mondialisation incontrôlée sur la cohésion humaine, sur les structures économiques et sur l'harmonie de leurs rapports à leur environnement local, national et régional», a souligné M. Bedjaoui dans son intervention sur le thème «Les phénomènes migratoires comme facteurs d'intégration», devant le sommet Afrique-France qui se tient dans la capitale malienne. «A travers les migrations actuelles, l'humanité est rattrapée par son propre passé. L'esclavagisme, la traite des Noirs, la colonisation, les conflits armés, l'instabilité politique et les violations massives des droits de l'homme, ont leur part dans ces mouvements», a-t-il souligné. Pour le chef de la diplomatie algérienne, ces mouvements de migrations «singularisent tout autant les graves dysfonctionnements et déséquilibres qui caractérisent les relations économiques, commerciales et internationales depuis de longues décennies déjà». «L?Afrique souffre dans sa chair des séquelles du passé colonial, mais aussi des outrances de ses propres incohérences et insuffisances aux plans politique et économique.» Les mouvements migratoires alimentés, par les conflits armés, les pandémies, la pauvreté touchent de plus en plus les compétences qualifiées, précisant que «près de 12,9 millions de personnes hautement qualifiées» ont émigré vers les pays industrialisés. Evoquant les migrants illégaux, M. Bedjaoui a indiqué que ces derniers «souffrent d'une grande vulnérabilité» donc il faut agir ensemble dans le respect de la dignité de ces migrants et les intérêts des pays d'origine, de transit et de destination. Pour lui, «les solutions sont à rechercher dans la coopération et non pas dans la répression». De ce point de vue, la promotion du développement socioéonomique dans les zones africaines est vivement conseillée par le ministre. La veille du sommet, l'UE avait proposé la tenue d'une conférence ministérielle sur le phénomène migratoire, en 2006, ce à quoi, M. Bedjaoui affirmera que «l'Algérie prendra en charge cette question au cours de ses prochaines échéances». Il a indiqué que l'Algérie «définira une position commune autour des objectifs qu'elle pourra partager avec ses partenaires du Nord sur le traitement du phénomène de la migration» lors du prochain sommet de l'UA, prévu à Khartoum, en janvier prochain.