Nouveautés n La lutte implacable de la Gendarmerie nationale contre les multiples facettes de la criminalité vient d?être révolutionnée par deux procédés technologiques. Le système Afis a trait à l?identification des empreintes digitales par ordinateur et le système Ibis est une sorte de banque de données traitant tout ce qui est balistique : douilles, cartouches, armes à feu? Les deux systèmes ont été au centre d?une démonstration, hier, au groupement de la Gendarmerie nationale à Chéraga (Alger). «Le crime organisé est en train d?évoluer. Les criminels tendent de plus en plus à utiliser des moyens modernes. Par conséquent, la lutte doit, impérativement, prendre, elle aussi, des contours de modernité. L?introduction de ces deux systèmes entre dans cette optique», a déclaré le colonel Athmania, le principal animateur du point de presse. En fait, le système Afis, en ?uvre depuis avril 2005, vient de rendre désuet l?enregistrement classique des empreintes digitales puisqu?il permet d?identifier les criminels en 10 minutes seulement à l?opposé de l?ancienne méthode qui faisait durer l?enquête parfois des mois et des mois. Le système Afis est une banque de données de toutes les personnes qui ont des antécédents avec la gendarmerie. Une fois leur empreinte apposée numériquement, Afis, un système qui peut emmagasiner les empreintes de plus de deux millions de personnes simultanément, rend son verdict très rapidement avec une marge d?erreur estimé à 0%. C?est dire que le système est fiable à cent pour cent. En témoigne la résolution rapide de quelques affaires en un coup de clic seulement. La première concerne un étranger arrêté à Tlemcen en possession d?un faux passeport. Il avait pour complices deux faux monnayeurs sur lesquels on a trouvé la somme de 20 000 euros en faux billets. Les empreintes «numériques» de ce ressortissant ont divulgué sa véritable identité. Il s?agit d?une personne déjà arrêtée à Tlemcen pour immigration clandestine? en 2000. Soit cinq ans plus tôt. La seconde affaire concerne l?arrestation à Rouiba d?un individu détenteur d?une fausse pièce d?identité et d?un faux permis de conduire. Même technique, même résultat. Il s?agissait bel et bien des empreintes d?un repris de justice, récidiviste. «Ce système va certainement nous permettre d?élucider plusieurs affaires criminelles non résolues avec un précieux gain du temps», a encore ajouté le colonel Athmania. Le système Ibis, en revanche, concerne l?identification systématique de toutes les armes à feu qui circulent actuellement sur le territoire national. Il faut savoir que chaque arme à feu a sa propre identité, sa propre immatriculation. «Exactement comme un individu», a précisé l?orateur. A l?heure actuelle, la banque de données enregistre un chiffre record de 115 000 armes à feu, des fusils appartenant notamment au GLD et aux patriotes et plus de 156 000 douilles. «L?opération a touché pour le moment les régions de l?Ouest, du Sud et du Centre. Nous allons dans peu de temps mener une opération similaire dans l?est», a conclu le colonel Athmania.