Avec 4 millions de logements dont 2 millions construits avant 1962, donc dans un état de vétusté très avancé, le parc immobilier national souffre d?un véritable problème d?entretien. Le président du Collège national des experts architectes, Abdelhamid Boudaoud, trouve que «le séisme du 21 mai dernier est venu pour faire resurgir des problèmes qui existaient bien avant». Il cite, dans ce sens, l?absence d?une véritable administration pour s?occuper de la gestion des immeubles, la disparition, depuis déjà quelques années, de concierges dans les immeubles, le problème de constructions illicites qui ont fragilisé considérablement le parc immobilier, le poids des citernes sur les immeubles ainsi que l?absence sur le terrain des pouvoirs publics pour répondre au besoin immédiat ou à long terme. Cet expert, qui refuse d?occulter le manque d?expérience des entreprises nationales et des bureaux d?études dans le domaine du confortement, de la réhabilitation et da la rénovation des constructions touchées par la catastrophe, mettra en exergue «l?importance de créer une école de confortement et de réhabilitation du parc immobilier endommagé lors du séisme». Cette école, qui aspire à associer les professionnels du secteur, ingénieurs en génie civil, architecte (considérés comme les pilote de tous les segments et qui travaillent en étroite collaboration avec l?ingénieur en génie civil), ainsi que l?administration, a pour objectif le recyclage des différents partenaires. Elle a également pour but de permettre aux différents partenaires les échanges d?expériences dans le domaine. Selon notre interlocuteur «la réglementation juridique existe chez nous, cependant, son application tarde à venir». Il préconise, dans ce sens, des stages de recyclage au profit du personnel des maîtres d?ouvrage qui ont encore des lacunes dans le domaine. M. Boudaoud recommande, également, l?ouverture à un partenariat étranger expérimenté dans le domaine sismique. Il s?agit, plus précisément, de pays sismiques, tels que l?Italie, la Grèce, la Turquie, la Yougoslavie, «lesquels pays sont arrivés à un stade de construction et de réhabilitation tellement important qu?il serait intéressant d?en tirer des leçons», précise-t-il. Cet architecte soutient, par ailleurs, que «le confortement des bâtisses n?est pas encore pratiqué chez nous de manière systématique, puisqu?on fait encore dans le bricolage. Aussi, rares sont les entreprises qui le pratiquent en raison du problème de financement».