«Bien que ce patrimoine immobilier soit bâti solidement et bien inséré dans le tissu urbain, il a atteint, à nos jours un stade de dégradation très avancé et il est devenu urgent de le prendre en charge très sérieusement sur tous les plans : conception, réalisation et surtout financement», a affirmé M. Boudaoud, président du Collège des experts architectes, dont les membres étaient les invités du forum d?El Moudjahid. Cette rencontre a réuni professionnels, mouvement associatif, universitaires qui ont débattu des problèmes du patrimoine immobilier existant. Selon les statistiques de l?Office national, sur les 4 millions de logements, 50% sont vétustes et nécessitent une prise en charge urgente. «Le parc immobilier existant dans notre pays est vulnérable surtout celui se trouvant sur la partie nord du pays. Sa vétusté est due à la négligence de son entretien, il est devenu trop fragile», ajoute le conférencier. A titre d?exemple, dans la wilaya d?Alger, selon les chiffres d?avant mai 2003, 1 530 bâtiments nécessitent intervention. Pour remédier à cette situation alarmante, M. Boudaoud propose des solutions techniques, architecturales, urbanistiques, économiques et financières. Concernant l?approche technique, «il y a lieu d?analyser et de porter un jugement sur les défaillances techniques du bâti». Pour ce qui est de l?approche architecturale et urbanistique, M. Boudaoud juge qu?il faut «évaluer la situation du groupe dans le contexte urbain (Hamma, Hussein Dey) et apprécier la qualité des bâtiments sur le plan esthétique». Aussi, dans l?approche économique et financière, l?opération nécessite une étude minutieuse préalable qui prenne en considération tous les aspects en vue d?un diagnostic complet de la situation du cadre bâti à réhabiliter. Le conférencier a conclu en présentant le diagnostic de l?habitat ancien sous forme de recommandations. Outre que chaque commune doit avoir un fichier de son parc immobilier, il est préconisé la création d?un fonds national d?amélioration de l?habitat (taxes d?habitation, loyers, etc.), la mise en place d?une assise juridique pour exiger des propriétaires du bâti existant une expertise technique (carnet d?entretien tous les 3 ans) et surtout la facilitation d?obtention de prêts bancaires à faible taux d?intérêt. Enfin, le conférencier propose le placement de concierges, syndics ou administrateurs de cité dans les meilleurs délais.