Sinistres n Des centaines de familles se sont retrouvées sans abri depuis l?apparition des premiers signes de l?hiver, alors que d?autres attendent leur relogement depuis les inondations de 2001. Les quartiers antiques de la wilaya d?Oran, tels Sidi El-Houari, Eddar, Mediouni et El-Makri, ont vécu le drame après les grosses pluies qui se sont abattues durant la semaine écoulée. Au boulevard Seddik-Hammouche, à Sidi El-Houari, six familles, qui ont déserté, mardi à une heure tardive, leurs habitations précaires, ont évité, in extremis, de périr, puisque leurs maisons vétustes se sont entièrement effondrées quelques heures plus tard. Une dizaine de familles seraient mortes, n?était l?intervention des éléments de la Protection civile, mercredi dernier, au quartier Mediouni vers 23h. D?autres citoyens ont été contraints de passer la nuit chez des voisins de peur de l?effondrement de leur gîte. Les services de l?Opgi de la wilaya d?Oran ont recensé 3 161 familles menacées de l?écroulement des 535 habitations qu?elles occupent depuis plus de vingt ans dans les localités enclavées et les nouvelles agglomérations apparues avec l?exode rural durant les années du terrorisme. Ce chiffre reste, selon les habitants, loin de la réalité, car les habitations privées n?ont pas été comptabilisées par les services de l?Opgi. Les 150 familles occupant le fameux «grand hangar» à Bir El-Djir menacent de recourir à une grève de la faim collective en vue de faire valoir leurs revendications, vu qu?elles sont victimes des inondations de 2001 et qu?elles attendent toujours leur relogement dans des habitations décentes depuis plus de quatre années. Les wilayas de l?est du pays, caractérisées par une plus forte pluviosité, ne sont pas épargnées par la menace d?effondrement d?habitations précaires. La localité de Boukhadra, dans la wilaya de Annaba, a enregistré l?écroulement de pas moins de 20 maisons durant la semaine écoulée. Les soixante-dix familles sinistrées ont procédé à la fermeture de la RN44 Ouest, menant de Annaba à Constantine, durant plus de trois heures pour exprimer leur ras-le-bol quant aux fausses promesses des autorités locales. Les habitants des quartiers Placetti et Sidi Brahim ont occupé l?école primaire Hiboune après l?effondrement de quelques habitations et une coupure d?électricité. Ces derniers, au nombre de 120 familles, menacent d?y demeurer jusqu?à la prise en charge de leurs doléances qui remontent aux années 1990. Trois appartements situés au quartier Politain, dans la wilaya de Skikda, ont connu le même sort, dans la nuit de vendredi à samedi, engendrant la panique des locataires. Les services du CTC, de l?Opgi et les représentants des autorités locales, qui se sont déplacés sur les lieux, ont avancé des garanties de recasement immédiat des sinistrés. L?effondrement des habitations ne cesse de prendre de l?ampleur et menace des milliers d?âmes. Des mesures urgentes devraient être prises car «celui qui décède en hiver ne reviendra plus jamais en été», dit un adage bien de chez nous.