Débat n L?auteur a présenté, hier, au siège de Chihab édition, son premier recueil de nouvelles, intitulé : Neuf mois suivi d?un débat fructueux, sur la littérature. On attendait un mousse, dans ce monde des lettres, on découvre un auteur accomplit. Il a drainé l?assistance nombreuse, vers les rivages d?un autre monde, où les mots brillent comme des étoiles, guidant leurs personnages, vers un public attentif. L?auteur, tout aussi éloquent en paroles, qu?en écriture, étalera ses personnages, «qui ont une mentalité algérienne», en les présentant un à un. Eux, insouciants, ne prêtant guère attention, aux propos de l?auteur, sautillent d?un esprit à un autre. Ils sont libres ! Face à son public, M. Badawi reviendra sur les circonstances, de cet «accouchement», naturel. Cela remonte à «1999, lorsque je résidais à Montréal», explique-t-il. Mais «Je suis heureux de publier à Alger» ; terreau naturel de ce livre. «J?écrivais depuis mon jeune âge et je ne cesse d?écrire», précise-t-il, pour affirmer ce pouvoir de façonner les mots. Pour preuve, «d?autres livres attendent dans les cartons». Le livre raconte la trajectoire de l?auteur, avec des personnages qu?il aime, en leur donnant cette liberté nécessaire, à leur survie. «Je ne suis pas un auteur qui manipule ses personnages», martèle Mohamed, qui réaffirme : «Ce sont les personnages qui construisent l?intrigue.» Pour ce premier jet, certainement d?une longue série, l?auteur, opte pour une «écriture saccadée», qui n?est pas théorisée. Anarchiste «pas au sens politique», il n?aime pas «tout ce qui est structuré», d?où, cette écriture déstructurée, qui chamboule, les normes académiques. Il avouera ne pas céder à la tentation de revoir sa copie au moment de la publication. Sans doute pour ne point trahir, une tranche de vie, que le livre reflète largement. Un vécu, constitué de péripéties à travers l?Orient et l?Occident, ponctué de salutaires haltes, sous les jupons de gracieuses villes. Puis suit le débat, touchant les questions de langue de création, de style d?écriture, de lecture et notamment la particularité de l?écriture de nouvelles. Sur ce point précis, M. Badawi affirmera que son expérience de journaliste agencier l?a fortement aidé. Bref, ce fut un plaisir pour l?assistance d?entendre parler l?auteur. Un plaisir que Ahmed Benaïssa, comédien, a largement amplifié en faisant la lecture de la nouvelle intitulée Le Chasseur. D?une voix puissante et profonde, le comédien fait chevaucher les mots vers les prairies. Badawi, au fil des des virgules, le souffle mi-rock, mi-miel, gagne en puissance, reflétant l?âme de l?auteur !