Situation n C?est la première fois que l?Administration américaine parle concrètement d?une échéance pour un début de retrait des troupes d?Irak. Donald Rumsfeld a choisi l'ancien bastion rebelle de Fallouja, à 50 km à l'ouest de Bagdad, pour annoncer l'intention de son pays de retirer d'Irak, d'ici au printemps 2006, deux brigades de combat. «Le président Bush a autorisé un ajustement concernant les brigades de combat en Irak, les faisant passer de 17 à 15», a-t-il annoncé dans la ville reprise par les marines aux résistants en novembre 2004. Le nombre de soldats concernés s'élève à 7 500, a affirmé le Premier ministre irakien Ibrahim Jaafari, dans une conférence de presse avec M. Rumsfeld à Bagdad, mais le Pentagone et le commandant des forces américaines en Irak, le général George Casey, ont déclaré que seuls 7 000 seraient retirés. Le général Casey a espéré recommander une nouvelle réduction de troupes au «printemps», précisant que le retrait, à partir de mars, correspond, en fait, au non-déploiement de deux brigades lors d'une rotation de troupes. Il a, par ailleurs, estimé qu'«il est plus difficile pour (l'insurrection) de faire venir des combattants étrangers en Irak via la frontière syrienne». Sur le plan politique, le front du refus, qui conteste les résultats partiels des législatives du 15 décembre donnant les chiites conservateurs gagnants, est descendu dans la rue pour demander la tenue d'un nouveau scrutin. C'est par milliers que des Irakiens ont manifesté après la prière hebdomadaire, à l'appel du Front de la concorde nationale, alliance de trois formations sunnites, à Bagdad, Mossoul, grande ville du nord-ouest, à Tikrit, fief du président déchu Saddam Hussein et à Samarra, au nord de la capitale. Les manifestations ont vite pris une tournure hostile au Premier ministre et à la République islamique d'Iran, de nombreux sunnites pensant que ce pays a pesé en faveur de la liste donnée gagnante, conduite par les deux grands partis chiites, Dawa, de M. Jaafari, et le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (Csrii) de Abdel Aziz Hakim. Mais le président Jalal Talabani a déclaré avoir entamé des contacts politiques pour favoriser la formation d'«un gouvernement d'union nationale». «Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aboutir à la formation d'un gouvernement d'union nationale», a affirmé le chef de l'Etat, un Kurde, qui parlait en présence de M. Rumsfeld.