Situation n Pratiquement, toutes les banques privées ont été dissoutes. Il leur est reproché des infractions vis-à-vis des lois. Les autorités monétaires vont devoir sévir : plus de contrôle et de surveillance. La Compagnie algérienne de la banque (CAB) a été dissoute. La commission bancaire au niveau de la Banque d?Algérie a procédé, hier, à son retrait d?agrément et a nommé un liquidateur pour entamer la procédure de liquidation. La Banque d?Algérie précise dans un communiqué que «l?insolvabilité de la banque est aggravée par l?incapacité des actionnaires de constituer le capital minimum requis» causant ainsi une situation de cessation de paiement. Après El-Khalifa, la Bcia, Union Bank et l?AIB, l?espace bancaire privé se rétrécit comme une peau de chagrin. Il n?existe pratiquement plus sur le marché bancaire que deux banques nationales privées : Mouna Bank et Arcobank qui serait, selon certains organes de presse, en difficulté. Cela est la démonstration de l'incapacité de ces banques de se conformer à la législation en vigueur sur l?augmentation du capital social. La Banque d?Algérie a, en effet, donné le temps à toutes les banques publiques et privées jusqu?à mars pour augmenter leur capital au seuil minimal requis de 2,5 milliards de dinars au lieu des 500 millions de dinars imposés auparavant. La CAB, comme toutes les banques privées qui ont été dissoutes, n?avait pas les fonds propres nécessaires pour faire face aux besoins financiers de sa clientèle. Elle était du coup en infraction avec les lois en vigueur. Leur mauvaise réputation sur la scène bancaire a poussé des clients à retirer leurs avoirs sans attendre le retrait d?agrément. Cette banque laisse donc une ardoise financière qui sera à la charge du Trésor, mais la Banque d?Algérie a vite activé le dispositif de garanties des dépôts bancaires. Ce fonds permettra d'indemniser les petits déposants selon les délais fixés par les autorités monétaires. De l?avis de Hachemi Siagh, président du cabinet financier Stratégica, intervenu ce matin sur la Chaîne III, «il ne fallait pas s?attendre à ce que ces banques durent dans une économie qui s?ouvre de plus en plus». Outre le problème de capitalisation de ces banques, cet expert considère que «les gens sont très réticents à déposer leur argent dans des banques qui n?ont pas de présence pour collecter les ressources». Il souligne qu?«un temps nécessaire a été accordé à ces banques pour se conformer à la législation». «De gros efforts sont à mettre en ?uvre sur la formation et le renforcement du contrôle des banques», souligne M. Siagh qui plaide pour une maîtrise de la gestion et des systèmes d?information au sein de toutes les banques.