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Des gens y recourent pour guérir ou conjurer le mauvais sort
La roqya : gare aux charlatans !
Publié dans Info Soir le 05 - 01 - 2006

Ils sont nombreux à s?adonner à cette activité dont beaucoup ne sont, en fait, que des escrocs qui, pour l?appât du gain, mettent la vie des gens en danger. Cela a été le triste cas de deux jeunes ? frère et s?ur ? qui, il y a quelques mois, à Bab Ezzouar, sont morts après une séance de «roqya».
De plus en plus de personnes ont recours aux raqis. «Il s?agit de la parole de Dieu !», nous disent des habitués.
Toutefois, ce n?est pas toujours le cas car certains en ont fait un fonds de commerce qui rapporte gros. Au nom de la religion et du Coran, des pseudoraqis profitent ainsi de la foi et de la vulnérabilité des personnes qui refusent de se rendre chez les voyantes et les «talebs», croyant ainsi être entre de bonnes mains.
Un tour chez certains raqis a permis de se rendre compte du danger que ces derniers, qui ne sont, en fait, que des charlatans, représentent en abusant de la confiance d?une clientèle en quête d?apaisement, de soins ou de délivrance. «Possédés» ou «ensorcelés», ou simplement malades, des femmes, des hommes, voire des enfants viennent chercher la guérison. Pour eux, seule la parole de Dieu peut les sauver.
Selon les théologiens, «la roqya est une pratique qui, grâce aux versets coraniques, permet d?exorciser ou de chasser un mauvais sort.»
Or, certains raqis marmonnent des mots et font croire à leurs victimes qu?il s?agit de versets coraniques. Pis encore, les victimes, particulièrement des femmes, sont battues, subissent des attouchements sexuels et sont même violées.
Elles ne déposent jamais plainte. Rares sont celles qui franchissent le pas et se rapprochent des services des affaires religieuses pour dénoncer ces pratiques illicites. La dernière affaire en date, dont la conséquence a été malheureusement le décès de deux personnes, a eu lieu à Bab Ezzouar, à Alger. Auprès des services de santé, aucune information n?a filtré, en dépit des tentatives effectuées auprès du ministère. Parler de ce phénomène reste un tabou, au niveau des institutions. Cela ne facilite-t-il pas la tâche des charlatans ?


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