Le modèle de formation onomastique, qui est très souple, favorise la création de nouvelles formations : une racine permet de former, par dérivation, plusieurs prénoms en jouant, par exemple, sur la variation vocalique ou la catégorie grammaticale. Ainsi, un prénom comme Dalila, qui provient de l?adjectif dalîla (coquette) et qui, rapporté à dalâl (jeu de coquetterie, caresse des amants), est doublé, aujourd?hui, par Dallal qui provient, lui, d?un nom, dalâl (jeu de coquetterie, caprice d?amoureux). Le prénom Djelul, qui est la forme dialectale de Djalil (grand, haut, illustre), du verbe djalla (être grand, important, par extension être illustre). On lui adjoint un autre prénom, issu, cette fois-ci, d?un nom : Djalal, de djalal (grandeur, majesté). Ces deux formes concurrencent un autre prénom, composé, cette fois-ci, avec le nom divin Al-Djalil : Abd al-Djalil. Un autre prénom, senti comme ancien et en voie de disparition, est El-Djoudi, qu?on relève encore en Kabylie. Il provient du classique al-djayyîd (l?excellent, le beau), du verbe djâda (être bon, excellent). Ce prénom a une forme féminine, également demeurée en Kabylie : El-Djida, de ayyîda (excellente, belle, magnifique), avec une variante, à Alger, Djawida (bonne, excellente). Aujourd?hui, Al-Djoudi connaît une nouvelle vie sous la forme de Djawad, du classique _awâd (générosité, ayant une position élevée).