Ayant subi, hier soir, deux attaques cérébrales successives, le Premier ministre israélien était, ce matin, dans un état jugé critique. «Après sept heures d'opération, M. Sharon a été transféré aux urgences au département de neurochirurgie», a déclaré ce matin le professeur Shlomo Mor Yossef, de l'hôpital Hadassah-Ein-Kérem de Jérusalem aux journalistes. Il a précisé que «les signes extérieurs montrent que M. Sharon est toujours dans un état grave, mais son état est stable». Tôt ce matin, Ariel Sharon était toujours en salle d'opération pour «plusieurs heures» encore à la suite de la grave attaque cérébrale qui l'a frappé, a déclaré le directeur de l'hôpital Hadassah, à Jérusalem, où il a été admis. Le professeur Shlomo Mor Yossef, a déclaré qu? «il y a d'autres complications qu'il faut traiter. Une telle opération du cerveau est longue. Nous estimons qu'elle se poursuivra encore plusieurs heures», a-t-il ajouté après déjà plus de six heures d'intervention. «Le Premier ministre a été admis alors qu'il était à demi-conscient avec une forte tension artérielle et nous avons constaté une grave hémorragie cérébrale», a-t-il ajouté, confirmant qu'il a dû «être ramené sur la table d'opération après un scanner», ce jeudi avant l'aube. Cette opération est la deuxième, Sharon en ayant déjà subi une autre hier soir après une «grave attaque cérébrale» et a été placé immédiatement sous respiration artificielle. Son état de santé s'avère ainsi beaucoup plus grave que le laissaient supposer les premières informations sur un «malaise». Il s'agit pour M. Sharon, 78 ans en février, de la deuxième attaque cérébrale en moins de trois semaines. Il avait été hospitalisé le 18 décembre à la suite d'une «légère attaque cérébrale» provoquée «par un caillot de sang venant du c?ur», selon ses médecins. Depuis, il était traité avec des anticoagulants pour éviter une nouvelle attaque. l Avant son hospitalisation pour une double opération chirurgicale, Ariel Sharon était un malade très difficile à gérer pour ses médecins : non seulement ils devaient passer une série de fouilles avant d?être autorisés à pénétrer dans sa chambre, mais ils devaient également subir les foudres de leur patient qui se refusait à se soumettre aux différents examens. Il semble que ce soit particulièrement les prises de sang qui l?incommodaient. Face à son entêtement, le personnel médical a mal réagi face à son exigence répétée : Ariel Sharon voulait, à chacune de ses hospitalisations, rentrer chez lui.