Parcours n Après Sabra et Chatila, Sharon rongera patiemment son frein avant de revenir sur le devant de la scène politique Né en 1928 en Palestine sous mandat britannique, Ariel Sharon a été soldat à 17 ans. Il a longtemps été une personnalité controversée, prônant la manière forte vis-à-vis des Arabes et la colonisation des territoires palestiniens. En 1973, contre l'avis de ses supérieurs, il encercle, avec ses troupes, l'armée égyptienne et renverse ainsi le cours de la guerre. Devenu ministre de la Défense en 1982, ce champion de la colonisation n'hésite pas à raser l'importante implantation de Yamit dans le Sinaï après le traité de paix avec l'Egypte en 1979. Il dirigera l'invasion israélienne du Liban, et sera rendu tristement célèbre pour s?être livré aux massacres dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth. Une commission d'enquête israélienne l'en jugera «indirectement responsable» et l'obligera à renoncer au portefeuille de la Défense. Impétueux, pugnace, au physique imposant, celui qui est surnommé depuis des décennies «le bulldozer», était devenu un «dictateur», un «traître», un «menteur» pour l'extrême droite et l'aile dure du Likoud, un «pestiféré» pour les colons juifs après le retrait des troupes israéliennes de la Bande de Gaza. Après Sabra et Chatila, Sharon rongera patiemment son frein avant de revenir sur le devant de la scène politique. Il sera élu triomphalement au poste de Premier ministre le 6 février 2001, puis réélu sans appel, le 28 janvier 2003. Même des «affaires» de financement électoral le visant directement ou impliquant son fils Omri, n'ont pas réussi, jusqu'à présent, à altérer le soutien dont il bénéficie au sein de l'opinion publique israélienne. En novembre, il demande au président Moshé Katsav de dissoudre le Parlement. Il forme un nouveau parti de centre-droit, Kadima, pour conserver toutes ses chances de battre son rival travailliste, Amir Peretz, lors des élections législatives prévues le 28 mars 2006. Ariel Sharon, 77 ans, considéré longtemps comme le champion de la colonisation des territoires palestiniens, est devenu après le retrait d'Israël de la bande de Gaza la bête noire des extrémistes du Likoud. Mais ce général à la retraite, père des commandos d'élite de l'armée, qui s'est toujours targué de ne pas connaître la peur, est resté de marbre face aux critiques.