Anarchie n La seule benne à ordures est installée à l?extérieur du marché, bloquant même une partie de l?entrée. Celui-ci a survécu à toutes les épreuves du temps et des hommes. Le bac, souvent plein à craquer, déborde, au grand bonheur des rats et autres animaux. Pourtant, les gens vaquent tranquillement à leurs achats, faisant fi de toute cette saleté. «Mieux vaut faire semblant de ne rien voir. Sinon, on rebrousserait chemin», dit stoïquement un client, qui fustige «les commerçants et les autorités qui ne font rien pour améliorer l?hygiène dans ce marché de la capitale». Les commerçants, pour leur part, disent que ce n?est pas leur faute. «Que faire quand tout est sale ?», se défend un commerçant. Son voisin souligne : «Cette situation n?arrange personne. Nous aurions aimé offrir un spectacle plus attrayant à nos clients.» Mais cela est du ressort des autorités locales «qui ne bougent pas le petit doigt pour changer la situation». Un constat que partagent la plupart des commerçants interrogés qui payent leur taxe d?hygiène. Ce sont les autorités qui doivent veiller à la propreté. «NetCom ne vient pas chaque jour ramasser les ordures. D?où ce perpétuel état de saleté», précise un commerçant. «Lorsqu?on veut jeter nos déchets, il n? y a pas d?endroits appropriés pour cela. Le bac est toujours plein. Donc impossible d?y ajouter d?autres déchets. C?est pourquoi on laisse tout dans un état lamentable», explique un autre. Un avis que ne partage pas l?adjoint du gestionnaire du marché, qui précise que «les marchands sont des gens très difficiles», auxquels il est quasiment impossible d?imposer quoi que se soit. «J?ai failli être lynché à plusieurs reprises, lorsque je tentais d?imposer des règles d?hygiène», dira-t-il. La palme de l?indiscipline est détenue, selon lui, par les poissonniers qui ne respectent aucune norme d?hygiène. Ils jettent leurs saletés par terre et lorsqu?on leur fait la remarque, «une bordée d?insultes nous parvient». Et de poursuivre : «Je ne suis qu?un simple salarié qui touche 14 000 DA, je ne vais pas risquer ma vie pour cela.» Nordine, 32 ans d?expérience, évoque la mauvaise gestion au niveau de l?APC. «Le maire a de bonnes intentions. Mais il est mal conseillé.» Selon lui, la solution consiste à faire un grand nettoyage, «jeter tous les débris, rendre l?endroit impeccable. Puis instaurer un règlement intérieur strict, signé par tous les commerçants». A partir de là, «celui qui ne respectera pas le règlement sera exclu du marché».