Résumé de la 22e partie n Après l?avoir préparé psychologiquement, Zoumourroud dévoila à Alischar sa véritable identité. Zoumourroud dit à Alischar : «Comment se fait-il que tu ne reconnaisses pas ta servante, ô mon maître bien-aimé ?» Mais Alischar ne comprenait pas encore, et demanda : «Quelle servante et quel maître, ô roi du temps ?» Elle répondit : «O Alischar, je suis Zoumourroud, ton esclave ! Ne me reconnais-tu pas à tous ces signes-là !» A ces paroles, Alischar regarda plus attentivement le roi et reconnut en lui sa bien-aimée Zoumourroud. Et il la prit dans ses bras et l'embrassa avec les plus grands transports de joie. Et Zoumourroud lui demanda : «Maintenant, opposeras-tu encore de la résistance ?» Et Alischar, pour toute réponse, fondit sur elle comme le lion sur la brebis. Les deux petits eunuques, attirés par le bruit, soulevèrent le rideau pour voir si le roi n'avait pas besoin de leurs services. Et devant leurs yeux effarés apparut le spectacle de leur roi étendu avec le jouvenceau. A cette vue, les deux eunuques... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement. Mais lorsque fut la trois cent trente et unième nuit, elle dit : ... A cette vue, les deux eunuques se hâtèrent de s'éloigner silencieusement, en se disant : «Il est certain que ces façons de faire du roi ne sont point des façons d'un homme, mais d'une femme en délire !» Mais ils se gardèrent bien de divulguer aux autres ce secret. Lorsque vint le matin, Zoumourroud se revêtit de ses habits royaux et fit assembler dans la grande cour du palais ses vizirs, ses chambellans, ses conseillers, ses émirs, ses chefs d'armées et les notables d'entre les habitants, et leur dit : «Je vous permets, ô vous tous, mes sujets fidèles, d'aller dès aujourd'hui sur la route où vous m'avez rencontré, et de chercher quelqu'un d'autre pour l'élire comme votre roi à ma place. Moi, j'ai résolu d'abdiquer la royauté et de m'en aller vivre dans le pays de cet adolescent, que j'ai choisi comme ami pour la vie ; car je veux lui donner tous mes instants comme je lui ai donné mon affection. Ouassalam !» A ces paroles, les assistants lui répondirent par l'ouïe et l'obéissance ; et les esclaves aussitôt s'empressèrent, en rivalisant de zèle, de faire les préparatifs du départ, et remplirent des caisses et des caisses de provisions de route, de richesses, de bijoux, de robes, de choses somptueuses et d'or et d'argent, et les chargèrent sur le dos des mulets et des chameaux. Et, sitôt tout cela prêt, Zoumourroud et Alischar montèrent sur un palanquin de velours et de brocart porté par un dromadaire, et, suivis des deux petits eunuques seulement, ils retournèrent dans le Khorassân, dans la ville où se trouvaient leur maison et leurs parents. Et ils y arrivèrent en toute sécurité ; et Alischar fils de Gloire ne manqua pas de faire de grandes largesses aux pauvres, aux veuves et aux orphelins, et de distribuer des cadeaux extraordinaires à ses amis, à ses connaissances et à ses voisins. Et tous deux vécurent de nombreuses années, au milieu de beaucoup d'enfants que leur octroya Le Donateur. Et ils furent à la limite des joies et des félicités, jusqu'à ce que vînt les visiter la destructrice des plaisirs et la séparatrice des amants ! Gloire à Celui qui demeure dans son éternité ! Et béni soit Allah, dans tous les cas !