Résumé de la 21e partie n Alishar et Zoumourroud se retrouvèrent enfin. Sur les ordres de cette dernière, le jeune homme fut traité avec beaucoup d?égard et emmené dans ses appartements. Lorsqu'il fut en présence du roi, il embrassa la terre entre ses mains, en lui adressant ses hommages et en lui offrant ses v?ux, et il attendit d'être interrogé. Alors Zoumourroud pensa en son âme : «Je ne puis lui révéler tout de suite qui je suis ; car, s?il me reconnaissait subitement, il mourrait d'émotion.» Elle se tourna donc vers lui, et lui dit : «O gentil jouvenceau, viens plus près de moi ! Dis ! As-tu été au hammam ?» Il répondit : «Oui, ô mon seigneur !» Elle reprit : «T'es-tu lavé et parfumé et rafraîchi ?» Il répondit : «Oui, ô mon seigneur !» Elle demanda: «Sûrement le bain a dû exciter ton appétit, ô Alischar ! Voici, à portée de ta main, sur ce tabouret, un plateau rempli de poulets et de pâtisseries. Commence d'abord par apaiser ta faim !» Alors Alischar répondit par l'ouïe et l'obéissance, et mangea son plein, et fut content. Et Zoumourroud lui dit : «Tu dois avoir soif maintenant ! Voici, sur le second tabouret, le plateau des boissons. Etanche ta soif, et puis viens tout près de moi !» Et Alischar but une tasse de chaque pot de boisson et, fort timidement, s'approcha de la couche du roi. Alors le roi lui prit la main et lui dit : «Tu me plais beaucoup, ô jouvenceau! Tu as une jolie figure, et j'aime les jolies figures ! Baisse-toi et commence par me masser les pieds !» Et Alischar se baissa, et, relevant ses manches, se mit à masser les pieds du roi. Au bout d'un certain temps, le roi lui dit : «Masse-moi maintenant les jambes !» Et Alischar fils de Gloire se mit à masser les jambes du roi. Et il fut étonné à la fois et émerveillé de leur trouver une tendreté et une souplesse et une blancheur sans pareilles. Et il se disait : «Ouallahi ! Les jambes des rois sont bien blanches ! Et puis elles n'ont pas de poils !» A ce moment, Zoumourroud lui dit : «O joli jouvenceau aux mains si expertes dans l'art du massage, allonge tes mouvements !» Mais Alischar s'arrêta soudain dans son massage, et, fort intimidé, dit : «Excuse-moi, mon seigneur, mais je ne sais point faire davantage. Tout ce que je sais, je te l'ai fait..» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement. Mais lorsque fut la trois cent trentième nuit, elle dit : «? Tout ce que je sais, je te l'ai fait !» A ces paroles, Zoumourroud prit un ton de voix fort courroucé, et s'écria : «Comment ! Tu oses me désobéir ? Par Allah si tu hésites encore, ta nuit sera bien néfaste sur ta tête ! Hâte-toi donc de t'incliner et de satisfaire à mon désir ! Et moi, en retour, je te nommerai émir entre les émirs et chef d'armée entre les chefs de mes armées !» Alischar s?étendit à côté du roi et attendit le moment redoutable. Or, Zoumourroud n'attendait que ce moment-là ! Et tout à coup elle éclata de rire, tellement qu'elle tomba à la renverse. Puis elle dit à Alischar : «Comment se fait-il que tu ne reconnaisses pas ta servante, ô mon maître bien-aimé ?» (à suivre...)