Le journalisme est, plus que jamais, un métier à risques. L?année 2005 aura été la plus meurtrière pour cette corporation qui paye cher son devoir d?informer. Cent cinquante journalistes ont trouvé la mort en 2005 dans l'exercice de leurs fonctions, victimes de la guerre, d'assassinats, de catastrophes naturelles ou d'accidents, avec très peu d?investigations sérieuses et seulement une poignée de coupables traduits en justice, a indiqué ce matin la Fédération internationale des journalistes (FIJ) dans son rapport annuel. Il s'agit de la pire année jamais enregistrée pour une profession de plus en plus dangereuse, a précisé la FIJ dans un communiqué. Quelque 89 journalistes ont été tués «dans l'exercice de leurs fonctions», la plupart victimes d'assassinats commandités par des politiques, des forces paramilitaires ou des criminels. Les 61 autres ont trouvé la mort au cours de reportages, dont 48 ont péri dans le crash d'un avion militaire en Iran et trois dans le puissant séisme du 8 octobre en Asie du Sud. L'Irak demeure le pays le plus dangereux au monde (35 morts) suivi des Philippines. Dix des 36 journalistes tués en 2005 dans la région Asie-Pacifique l'ont été dans l'archipel. Viennent ensuite, pour l'Asie, l'Afghanistan (2), le Bangladesh (3), l'Inde (3), le Pakistan (6), le Sri Lanka (4) et le Népal (2). Moins de 10% des assassinats de journalistes ont donné lieu à des investigations sérieuses des autorités, avec très peu de coupables traduits devant les tribunaux, note l'organisation qui dénonce un mélange de corruption policière, d'incompétence judiciaire et d'indifférence politique. «L'impunité dans le meurtre de journalistes demeure l'intolérable scandale de notre époque qui ne peut être ignoré plus longtemps par la communauté internationale», a déclaré le secrétaire général de la FIJ.