Résumé de la 3e partie n Le commissaire Lefort, chargé de l?enquête, ne sait où donner de la tête dans ce monde de la haute classe. Siméon Bertaud, détective privé lui apporte des précisions pour faire avancer l?enquête. Siméon Bertaud poursuit son récit au commissaire : «Pendant les premiers mois, il ne s?est rien passé de particulier. Jusqu'à cette danse que mademoiselle Joubert a accordée au grand-duc russe. Monsieur Williams a été averti, mais il a décidé de lui laisser encore une chance. Alors mademoiselle Joubert fait au Russe une scène publique. Pour tout monde, elle était redevenue comme avant : fidèle et inaccessible. En fait, c'est le contraire : c'est à partir de ce moment que tout a commencé...» Le commissaire Lefort marque brusquement un intérêt soutenu pour son interlocuteur. Le détective continue. «Monsieur Williams avait des informateurs dans les lieux fréquentés par le Tout-Paris, mais moi j'étais le seul chargé de suivre mademoiselle Joubert où qu'elle aille. Le lendemain de l'esclandre, j'étais en faction devant l'hôtel particulier. J'ai vu sortir, vers minuit, une femme blonde habillée de façon modeste, comme une domestique. Je l'ai reconnue tout de suite : c'était elle. Elle s'est rendue à pied vers les Grands Boulevards. Elle est entrée dans un café populaire, elle s'est assise à une table et elle a attendu... ? Et alors ?» Siméon Bertaud a un petit rire. «Et alors, que vouliez-vous qu'il arrive ? Un homme est venu à sa table, il lui a fait des propositions et ils sont partis ensemble. Ils ont été dans un immeuble plutôt misérable. Le logis du monsieur, je suppose. Elle est repartie à l'aube et elle est rentrée chez elle. Et elle a recommencé comme cela pendant un mois, chaque fois dans un café différent et avec un monsieur différent.» Le détective adresse un clin d'?il au commissaire Lefort. «Une jolie fille comme elle, comment aurait-elle pu rester huit mois sans hommes, la pauvre ? Je suppose qu'elle s'est dit que si elle allait dans les lieux mal fréquentés pour suivre le premier venu, les espions payés par monsieur Williams ne pourraient rien contre elle. Elle n'avait pas pensé que quelqu'un était chargé de la suivre partout.» Le commissaire hoche la tête. «Et vous avez prévenu monsieur Williams ?» Pour la première fois, le détective a l'air gêné. «Non, j'ai préféré aller trouver mademoiselle Joubert. Nous avons conclu un arrangement. Vous comprenez, elle ne faisait rien de maI. Tant que ce n'était pas avec des gens de la bonne société, mon client ne pouvait pas le savoir. Alors, je lui ai proposé mon silence en échange... d'un peu d'argent.» (à suivre...)