Résumé de la 4e partie n Simon Bertaud fait au commissaire le récit des activités «clandestines» de Marie-Louise. Il avoue aussi qu?il exerçait un chantage sur elle : il monnayait son silence? Le commissaire Lefort coupe sèchement son interlocuteur. ? Et c'est pour me dire cela que vous êtes venu ? ? Non, attendez ! Depuis un mois, c'était différent... Elle voyait toujours le même homme. Je me suis renseigné sur lui, un certain Gaston Vernier, un type assez peu recommandable, un gigolo pour tout vous dire. Mademoiselle Joubert semblait très éprise. C'est tout ce que je sais.» Intérieurement, le commissaire pousse un soupir de soulagement ! Un gigolo, voilà une piste qui lui plaît, qui l'éloigne du terrain dangereux des milliardaires et des grands ducs. Il remercie plutôt froidement le détective et, sur ses indications, il n'a aucun mal à faire arrêter ce Gaston Vernier. Le jour même, il est dans son bureau. L'homme est tel qu'on peut l'imaginer : il a la trentaine, des moustaches et des favoris soigneusement brillantinés, mais le visage veule et le regard faux. Il est très agité. «Je n'ai rien fait, je vous le jure ! C'est vrai, j'étais l'amant de Marie-Louise et elle me faisait de temps en temps de petits cadeaux. Elle était folle de moi. Mais je ne l'ai pas tuée, pourquoi l'aurais-je fait ? J'avais tout intérêt à ce que notre liaison continue.» Le commissaire Lefort admet le bien-fondé de l'objection, mais il n'est pas décidé à lâcher aussi facilement sa proie. Et puis ? est-ce une impression ? ? il lui semble que la voix sonne faux. «Vous savez quelque chose ! Et vous allez me dire, sinon c'est vous qui serez inculpé de meurtre et je ne donne pas cher de votre tête !» Le gigolo est devenu vert. Il avale sa salive. «Ecoutez... J'ai une petite amie, enfin une vraie. Rosine Vacher, elle s'appelle. Quand j'ai connu Marie-Louise, je l'ai un peu laissé tomber. Rosine l'a très mal pris. Elle m'a dit : ?Je la tuerai, cette putain !? Je ne l'ai pas crue, mais depuis le jour du meurtre, je ne l'ai pas revue. Et le pire, c'est que, depuis ce temps-là, mon revolver a disparu. ? Et, à votre idée, où peut-elle se trouver ? ? Oh sûrement chez ses parents, en Bretagne. Elle était montée à Paris l'année dernière. Elle avait l'idée de faire fortune...» C'est dans un petit village de Bretagne que Rosine Vacher a été arrêtée. Conduite devant le commissaire Lefort, elle a fini par avouer son meurtre. Oui, c'était bien elle qui avait tué la demi-mondaine. Elle était allée dans son hôtel particulier avec le revolver de Gaston et avait tiré après une violente discussion. Par jalousie... Marie-Louise Joubert, «Sa Majesté», maîtresse d'un milliardaire américain et courtisée par un grand-duc russe, était morte sous les balles d'une pauvre fille comme elle, d'une paysanne qui avait quitté sa province et sa misère pour faire fortune à Paris. Il est difficile d'échapper à son milieu.