Résumé de 26e partie n Lenny est persuadé que tante Lilly est plus malade qu?elle ne veut le montrer. Quant à Kate, elle est sûre qu?il y a quelque chose d?important dont elle doit se souvenir. En réalité, tout n'était pas faux dans ce qu?il lui avait dit, songea Lenny tout en sortant une cigarette de son paquet. Il était bien chargé de faire des livraisons. Des livraisons de petits paquets censés rendre les gens heureux. Mais le trafic devenait trop dangereux là-bas et il s'était mis en tête de revenir à New York, d'y faire quelques affaires et de s'occuper de Star. Ici, je suis un père célibataire, gentil et attentionné, vivant dans un immeuble respectable avec une vieille tante. Et c'est très bien ainsi, car le jour où Lilly fermera les yeux pour de bon, Star et moi nous aurons appris à nous connaître. Qui sait ? Peut-être même pourrai-je la mettre au travail avec moi ? Il réfléchit à la situation et grilla sa cigarette jusqu'au bout, écrasant le mégot dans un plateau contenant des accessoires de couture, puis il décida d'en allumer une autre pour se calmer avant d'affronter sa tante. Même à l'époque où Star n'était qu'un bébé et où il la promenait dans sa voiture d'enfant, Lilly n'avait cessé d'avoir des soupçons. Lenny rit intérieurement au souvenir de toute la marchandise qu'il avait livrée, pendant que les gens autour de lui souriaient et s'extasiaient devant ce ravissant bout de chou. Mais dès qu'il était de retour à la maison, Lilly le harcelait de questions. «Où es-tu allé te promener ? Où l'as-tu emmenée ? Les couvertures empestent le tabac. Te te tuerai si j'apprends que tu l'emmènes dans un bar.» Elle était tout le temps après lui. Il savait cependant qu'il devait se montrer prudent et prendre garde que sa tante ne s'inquiète pas trop au sujet de la petite. Mieux valait éviter qu'elle s'imagine des choses et tente, par exemple, de retrouver la mère de Star, sa soi-disant petite amie qui était partie en Californie. Grâce à une de ses connaissances, il était parvenu à obtenir un acte de naissance pour Star. Le billet épinglé à sa couverture dans la poussette disait qu'elle avait des parents italiens et irlandais. Parfait, je suis Italien et mettons que sa mère était irlandaise, avait décidé Lenny, et il avait demandé que la mère soit inscrite sous le nom de O'Grady. Il s'était rappelé une chanson à propos de Rosie O'Grady, une chanson qu'il aimait particulièrement lorsqu'il était gosse. Il y avait dans sa classe un garçon irlandais qui la chantait sans cesse. Lilly avait peu de chances de retrouver la trace d'une Rose-O'Grady en Californie, pensa Lenny le nom est courant et l'Etat très étendu, mais une enquête, n'importe laquelle, pouvait se révéler une source d'ennuis, et il préférait s'en dispenser. Il lui faudrait ressembler à un père attentionné s'il voulait que Lilly se calme. Lenny s'étira, bâilla, se gratta l'épaule, repoussa ses cheveux plats en arrière et sortit du lit. Il enfila un jean, glissa ses pieds dans des tennis, se souvint de mettre un T-shirt, puis longea le couloir jusqu'à la chambre de sa tante. La porte était ouverte et, ainsi qu'il s'y attendait, il trouva Lilly encore couchée, le dos appuyé à un oreiller. La chambre, bien qu'encombrée, était en ordre, le petit lit de Star coincé entre le grand lit et le mur. (à suivre...)