Résumé de la 37e partie n Kate est totalement résignée à son sort. Ne voulant plus lutter, elle décide de laisser la maison aux Baker et de louer une petite chambre. Les yeux de Kate s'agrandirent. «Voyons, Alvirah, c'est impossible à prouver. ? Si, c'est possible.» Alvirah parlait avec une assurance qu'elle ne ressentait pas réellement. «Et je sais déjà par où commencer. Dès que j'aurai vu le père Ferris, je me rendrai à l'agence immobilière des Gordon et je leur dirai que je cherche un appartement à vendre. Ces deux-là risquent de me voir souvent pendant les deux prochaines semaines. Soit ils ont pris part au complot des Baker, soit ils n'y ont vu que du feu, mais d'une manière ou d'une autre j'en aurai le c?ur net.» Si jusqu'ici Lenny Centino avait échappé à la prison, c'est parce qu'il avait su limiter ses ambitions. Il livrait de la drogue par faibles quantités et irrégulièrement, si bien qu'en dehors des soupçons que nourrissait à son égard l'inspecteur Joe Tracy, il n'avait jamais intéressé sérieusement la police. Et il ne vendait pas la came directement, il se bornait à la livrer ; au cas où il serait pris, il écoperait ainsi d'une peine plus légère. La drogue était payée à l'avance, ce qui lui évitait d'avoir à manipuler de l'argent. Il avait acquis la réputation, auprès des dealers et des utilisateurs, d'être un type de confiance et de ne jamais piquer dans la marchandise pour son usage personnel. En conséquence, il était très demandé. Cependant, comme il préférait se tenir à l'écart du monde toujours dangereux de la drogue, Lenny travaillait occasionnellement dans un magasin de spiritueux. C'était en faisant des livraisons pour le compte de celui-ci qu'il repérait des appartements. Cambrioleur habile, il n'opérait qu'après s'être assuré que les occupants des lieux étaient absents, et il ne s'intéressait qu'aux bijoux et à l'argent. Sa précédente et rentable activité de pilleur de troncs avait pris fin avec le vol commis à St-Clement. Le fait qu'il ait du même coup déclenché l'alarme de l'église et kidnappé involontairement Stellina lui avait servi de leçon. Ce genre d'opération devenait trop risqué. Aujourd'hui, même les plus petites églises étaient équipées d'une alarme. Fort de son expérience et de sa capacité à toujours rebondir, il avait donc fait savoir à ses contacts qu'il était de retour en ville et de nouveau prêt à travailler pour eux. Le lundi après-midi, tout en buvant une ou deux bières au comptoir d'un bar, il s'était vanté d'avoir récemment monté une arnaque sous couvert d'une fausse société d'informatique. Ce que Lenny ignorait, c'était qu'un flic avait infiltré le groupe devant lequel il fanfaronnait et déposé son rapport au commissariat ; ledit rapport était tombé sous les yeux de l'inspecteur Tracy, qui avait fait placer Lenny sous surveillance. Ce que la police en revanche ne savait pas, c'était que Lenny craignait précisément de se trouver dans ce genre de situation et avait un plan pour disparaître. Il avait mis de l'argent en lieu sûr, possédait de fausses pièces d'identité et une planque au Mexique. Mais depuis son retour à New York, il avait ajouté un autre élément à son plan. Il était clair que la tante Lilly n'en avait plus pour longtemps. Lenny aimait sincèrement Star, qui de surcroît avait toujours été un atout pour lui. Il la considérait comme son porte-bonheur et avait décidé que s'il devait quitter le pays, il l'emmènerait avec lui. (à suivre...)