Affaire n 140 personnes se sont constituées partie civile contre cette dame qui a fui vers la Tunisie. Les victimes ne veulent pas baisser les bras. Le coup réussi par F. B., propriétaire de la promotion immobilière Semsar, basée à Tixeraïne, dans la commune de Bir Mourad Raïs, est assez édifiant sur cette race d?arnaqueurs dont sont victimes d?honnêtes et simples citoyens en quête d?un toit décent. Jusqu?à ces dernières semaines, le tribunal de Bir Mourad Raïs a connu une effervescence inhabituelle et plusieurs personnes continuaient d'être auditionnées par le procureur de la République. Pour rappel, ce dernier avait ordonné l?ouverture d?une enquête sur cette affaire déclenchée par des plaintes de citoyens. Les postulants ont découvert le pot aux roses en se présentant au siège de ladite promotion immobilière pour prendre possession des clés de leurs logements, longtemps attendues. «Au début, j?ai eu du mal à croire que d?autres personnes possèdent les mêmes décisions d?attribution. Cette dame a quand même réussi à jouer le rôle d?une personne honnête et professionnelle. Maintenant, je ne souhaite que la récupération des millions de centimes qu?elle a encaissés», nous indique S. B., un sexagénaire croisé à la sortie du tribunal. Un autre citoyen ajoute : «Cette dame nous a fait des promesses attrayantes et j?ai opté pour sa promotion. J?ai tellement compté sur ses engagements pour réaliser mon rêve d?être indépendant. Je vis chez mes beaux-parents depuis trois années et j?ai difficilement épargné la somme versée. L?Etat doit prendre des mesures répressives pour mettre un terme à cette race d'escrocs?». La surprise des victimes ne s?arrête pas là. Parallèlement, l?APC de Bir Mourad Raïs revendique 43 logements sur un total de 148 au profit des citoyens de Tixeraïne, occupés par des familles détenant des décisions identiques. D?anciens responsables locaux ont signé des contrats avec la promotrice pour la construction des 1 448 logements dans le cadre de la formule LSP ainsi qu?une trentaine de locaux commerciaux dont une bonne partie reviendrait à ladite promotrice, nous affirme un responsable local, sous le couvert de l?anonymat. La promotrice, précise encore notre interlocuteur, s?est emparée de la totalité du projet prétextant que c?était son propre bien. Elle s?est mise à vendre un même logement à plusieurs acquéreurs, dont chacun versait 21 millions de centimes. Les citoyens escroqués ne peuvent, aujourd?hui, ni récupérer leur argent ni occuper les logements promis. «La facilité avec laquelle la promotrice a quitté le territoire national est tout de même énigmatique révélant que plusieurs parties sont complices», souligne une autre victime de cette immense arnaque immobilière. Cette affaire n?a pas encore connu son épilogue et les citoyens escroqués attendent impatiemment.