Un collectif réunissant la gauche et des défenseurs des droits de l'Homme s'est élevé, hier, lundi, contre un projet de loi verrouillant l'immigration en France, que le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, doit présenter, après-demain jeudi, mais dont il a déjà révélé la substance. Ce projet vise à privilégier une immigration «choisie» et non plus «subie» et instaure un durcissement des règles d'entrée et de séjour des étrangers, avec des objectifs chiffrés de visas et de titres de séjour en fonction des capacités d'accueil en matière d'emploi, de logement et d'éducation. Pour le collectif «Contre une immigration jetable», qui réunit plus d'une centaine d'associations, ce projet va conduire à une «négation radicale des droits fondamentaux de la personne». «Ne seront «acceptables» que les étrangers perçus comme rentables pour l'économie française», a protesté le collectif dans un texte commun. Nicolas Sarkozy, candidat déclaré à la présidentielle de 2007, compte notamment supprimer la régularisation automatique de tout clandestin pouvant prouver sa présence depuis 10 ans en France, une mesure appliquée depuis 1998. A contrario, le ministre souhaite favoriser l'arrivée de «migrants hautement qualifiés» en leur octroyant une carte de séjour de trois ans, estimant qu'il n'y a aujourd'hui que «5%» d'immigrants économiques ? un chiffre totalement récusé par l'opposition socialiste, qui évoque une «immigration de travail à 99%». Une autre carte de trois ans pourra être attribuée aux «meilleurs» étudiants, qui seront tenus de regagner leur pays après leurs études.