Résumé de la 6e partie n Pour construire sa machine à «abréger les souffrances des animaux malades», Edison sollicite la collaboration d?un ingénieur, Harold P. Brown. Le chat, perclus de rhumatismes, peut à peine bouger : aussi n?éprouve-t-on pas de difficulté à l?attacher à la chaise. C?est à peine s?il miaule quand Edison pose, sur le crâne rasé, une éponge mouillée, puis des électrodes. Tout un réseau de fils relie le siège à une source d?électricité. Une source qui produit, bien entendu, du courant alternatif «à la Westinghouse», comme tient à le préciser Edison. «Prêt ?, demande le savant à son assistant. ? Oui», dit le jeune homme, je suis prêt. La foule, venue nombreuse assister à l?expérience du savant, retient son souffle. «Allez-y», dit Edison Le jeune assistant abaisse la manette. On entend alors une sorte de grésillement, puis on sent une odeur éc?urante de chairs brûlées. Le chat pousse un miaulement strident. Son corps se tend, puis se détend et ne bouge plus. «C?est fini !» dit Edison. Il faut attendre quelques instants avant de détacher le chat, effectivement mort, et montrer le cadavre à la foule. «Il a fini de souffrir? Et il ajoute : Mesdames et messieurs, le courant alternatif tue ! Ce qui vient d?arriver à ce chat peut arriver à n?importe quel citoyen de ce pays auquel on impose ce mode de distribution de l?électricité ! C?est pourquoi, une fois de plus, j?appelle les autorités à l?interdire et à le remplacer par du courant continu !» Le public écoute, impressionné. Edison continue : «Certes, monsieur Westinghouse soutient que le courant alternatif est plus puissant que le courant continu, il dit aussi qu?il revient moins cher, ce qu?il dit est peut-être vrai, en revanche il cache les dangers qu?il comporte ! A quoi bon un système puissant et bon marché s?il doit faire planer constamment un danger de mort sur ses utilisateurs ?» Les gens écoutent, beaucoup approuvent, et on discute des dangers de l?électricité, autant que de son efficacité à tuer les animaux malades. Edison va envoyer son assistant dans plusieurs villes du pays, et la démonstration que le courant alternatif tue est à chaque fois faite, à grand renfort de publicité. Dans le public qui assiste aux «exécutions», il y a des gouverneurs, des shérifs, des avocats, des juges et tous pensent que cette machine, fruit du progrès scientifique, pourrait remplacer les modes d?exécution jusque-là appliqués, notamment la pendaison. La pendaison, pensent ces gens-là, est un moyen inhumain, archaïque, dépassé? Cette chaise, qui tue les bêtes sans les faire souffrir, et en un tour de main, la remplacerait bien? A suivre