Résumé de la 16e partie n Pendant que Scharkân s?adonnait au jeu avec son hôtesse la reine, des guerriers chrétiens se présentèrent en proférant des menaces contre lui. Le chef des guerriers dit : «Nous parlons de celui que l'on appelle le maître des héros, le destructeur des cités, le terrible Scharkân Ibn-Omar Al-Némân, celui qui n'a pas laissé une tour sans la détruire ni une forteresse sans l'abattre. Or, ô reine Abriza, le roi Hardobios, ton père et notre maître, a appris à Kaïssaria, sa ville, par la bouche même de la vieille Mère-des-Calamités, que le prince Scharkân était ici. Car Mère-des-Calamités a dit au roi avoir vu Scharkân dans la forêt, se diriger vers le monastère. Aussi, ô notre reine, quel mérite est le tien d'avoir pris le lion dans tes filets et d'être ainsi la cause de notre victoire future sur l'armée des musulmans !» A ces paroles, la jeune reine Abriza, fille du roi Hardobios, maître de Kaïssaria, regarda avec colère le chef des guerriers et lui dit : «Quel est ton nom, toi ?» Il répondit : «Ton esclave le patrice Massoura ibn-Mossora ibn-Kacherda.» Elle lui dit : «Comment se fait-il que tu aies osé, insolent Massoura, entrer dans ce monastère sans me prévenir et obtenir l'entrée ?» Il dit : «O ma souveraine, aucun des portiers ne m'a barré la route ; tous, au contraire, se sont levés et nous ont conduits près de la porte de ton appartement. Et maintenant, suivant les ordres du roi ton père, nous attendons que tu nous livres ce Scharkân, le guerrier le plus redoutable d'entre les musulmans !» Alors la reine Abriza dit : «Que dis-tu là ? Ne sais-tu que la vieille Mère-des-Calamités est une menteuse pleine de perfidie ? Par le messie ! J'ai bien ici un homme, mais il est loin d'être le Scharkân dont tu parles ; c'est un étranger qui est venu nous demander l'hospitalité, et nous la lui avons aussitôt généreusement accordée. Et d'ailleurs, même au cas où cet étranger serait Scharkân, les devoirs de l'hospitalité ne me commandent-ils pas de le protéger contre toute la terre ? Il ne sera jamais dit qu'Abriza a trahi l'hôte, après qu'entre elle et lui il y eut le pain et le sel ! Il ne te reste donc, ô patrice Massoura, qu'à retourner auprès du roi mon père ; tu baiseras la terre entre ses mains et tu lui diras que la vieille Mère-des-Calamités a menti et l'a trompé !» Le patrice Massoura dit : «Reine Abriza, je ne puis m'en retourner auprès du roi Hardobios, ton père, qu'avec celui dont il nous a ordonné la prise.» Elle dit, pleine de colère : «De quoi te mêles-tu, soldat ? Tu n'as qu'à combattre, quand tu le peux, et puisque tu es payé pour combattre; mais prends garde de te mêler d'affaires qui ne te concernent point ! D'ailleurs, si tu osais attaquer Scharkân, en admettant que cet étranger fût Scharkân, tu le payerais de ta vie et de la vie de tous les guerriers qui sont avec toi ! Et voici que je vais le faire venir ici, avec son glaive et son bouclier !» Le patrice Massoura dit : «Malheur ! Si j'échappais à ta colère, je ne saurais échapper au ressentiment du roi ! Aussi si ce Scharkân se présentait ici, je le ferais immédiatement arrêter par mes guerriers qui le conduiraient, humble captif, entre les mains du roi de Kaïssaria, ton père !» Alors Abriza dit : «Tu parles beaucoup pour un guerrier, ô patrice Massoura ! Et tes paroles sont pleines de prétention et d'insolence ! Oublies-tu donc que vous êtes ici cent guerriers contre un ? Si donc ton patriciat ne t'a pas enlevé jusqu'aux traces du courage, tu n'as qu'à le combattre seul à seul. Et si tu es vaincu, un autre prendra ta place et le combattra, et cela jusqu'à ce que Scharkân tombe entre vos mains ! Et cela décidera qui de vous tous est le héros !» (à suivre...)