Stratégie n Les entreprises publiques et privées nationales doivent entretenir un partenariat afin de créer une véritable dynamique dans l?économie algérienne. Le premier responsable du groupe pharmaceutique Saïdal, Ali Aoun, a souligné, hier, lors d?une table ronde organisée au forum d?El-Moudjahid, en présence des chefs de grands groupes industriels privés et publics, entre autres Issad Rebrab (Cevital), et Mokhtar Chahboub (Snvi), que le partenariat est d?une importance capitale et «relève des recommandations de la Banque mondiale, car le secteur public, ayant dominé le marché national jusqu?aux années 90, a affiché une défaillance et une obsolescence». Pour y remédier, l?Etat a fait appel aux investisseurs étrangers. «Mais leur apport se situe uniquement au niveau du transfert du savoir-faire et de la technologie», ajoute le P-DG de Saïdal qui a, en outre, assuré qu?actuellement la cession est discutable «à condition qu?il n?y ait pas licenciement ou changement d?activités». L?entreprise publique doit seulement être à la disposition de celle privée pour la réalisation d?un projet commun. Dans ce dessein, il faut dépasser les textes archaïques et créer de nouvelles entités économiques avec les mêmes facilités accordées aux Investissements directs étrangers (IDE)». Le P-DG de Cevital, Issad Rebrab a, pour sa part, expliqué qu?à travers la fiscalité, «l?Etat se considère comme principal actionnaire dans toutes les entreprises nationales. Il y a une peur des grandes entreprises car la politique adoptée ne les encourage pas, contrairement aux pays développés qui se basent sur ce genre d?entreprise, à travers la sous-traitance, pour booster leur économie». Pour étayer ses propos, il a cité l?exemple de la Chine et de la Corée. A signaler que si les deux partenaires, privé et public, sont algériens, «les dividendes ou les valeurs ajoutées générés vont être réinvestis dans le pays et non pas transférés à l?étranger comme c?est le cas des IDE», précisera M Rebrab. Intervenant dans ce cadre, Mokhtar Chahboub, P-DG de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), a soutenu que ce partenariat est inéluctable en Algérie. Seulement «les entreprises doivent fournir tous les moyens valorisant leurs actifs. C?est une forme de privatisation d?activités à travers une sous-traitance». Par ailleurs, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), Abdelaziz Mehenni, a soulevé l?absence totale d?une politique accompagnant l?initiative de Partenariat entre le privé et le public (Ppp). «Pourtant regrette-t-il la période allant de 2001 à 2004 où le train a été mis sur les rails et où ça a fonctionné. Cependant, depuis cette date on ne favorise que des opérateurs étrangers. Il faut mettre en place un mécanisme qui accélère le PPP car l?Algérie ne peut être conçue que par ses enfants et ses propres fonds.» Le président de la Cipa a signalé au passage : «Il y a beaucoup de privés qui veulent la reprise du partenariat. Malheureusement l?administration tourne au ralenti, d?ailleurs 13 demandes de reprise sont en attente.»