Vouée à la dissolution il y a huit ans, cette entreprise est devenue l'espoir de l'industrie pharmaceutique en Algérie. Huit années après avoir été sauvée d'un naufrage certain, Saïdal est monté d'un cran en termes de notoriété. D'une société menacée de disparition en 1995 à une autre plus présente sur les marchés national et international, Saïdal a réussi une prouesse, au moment où il est difficile de s'imposer sur la sphère économique devant les géants internationaux. Elle a atteint des dimensions importantes et devient un groupe industriel digne de ce nom. Pour tous les efforts consentis par le collectif des travailleurs, à leur tête Ali Aoun, le groupe vient de recevoir le premier Prix national de la qualité (PNQ). Institué pour la première fois par le ministère de l'Industrie et de la Restructuration, le Prix national de la qualité a été décerné, hier, au PDG de Saïdal, sous le haut patronage du président de la République. Cette distinction se veut en fait une consécration des efforts déployés par l'entreprise qui a prouvé sa maîtrise de la qualité du produit, de l'acte de gestion, du travail et des divers services assurés. Le jury, composé d'éminentes personnalités du monde économique, est présidé par M. Mourad Medelci. Celui-ci, en tant que représentant officiel du chef de l'Etat à cette cérémonie, a remis le trophée à M. Aoun. Le jury a retenu dans une première étape 16 sociétés sur un ensemble de 23, relevant des secteurs public et privé, qui ont répondu aux critères de sélection dont le système de management par la qualité. On a tenu compte notamment, de la citoyenneté, de l'environnement de l'entreprise… Quatre sociétés candidates ont été élues. Pour les départager, le jury a décidé de lancer un audit approfondi. Après délibération, le Prix national de la qualité 2003 a été attribué au groupe Saïdal. “C'est une fierté et un encouragement pour tout le collectif des travailleurs qui ont déployé des efforts colossaux”, dira M. Aoun, très satisfait de cette légitime récompense. “Cette étape euphorique que nous traversons nous pousse à fournir des efforts supplémentaires afin de réaliser les objectifs que nous nous sommes toujours assignés, à savoir la performance économique, la réponse aux exigences des patients et des prescripteurs et la conformité aux normes universelles qui prévalent dans le secteur du médicament au niveau mondial”, soulignera le PDG du groupe. Pour lui, le prix est un témoignage clair qu'en Algérie, il est plus que possible de maîtriser le secteur du médicament et de le rendre performant, en répondant aux exigences de l'heure, dont la satisfaction de la demande nationale du point de vue de la qualité, et en pénétrant des marchés sur l'international. La consécration dont a bénéficié le groupe Saïdal n'est en outre que la résultante des défis relevés par le staff dirigeant et les employés, dont la réalisation de l'usine d'insuline. La société a été déjà, faut-il le rappeler, primée pour ses résultats jugés satisfaisants. L'on se rappelle le trophée de Manager de l'année 1999 attribué par le grand jury de l'Institut supérieur de gestion (ISG) en juillet 1999. M. Aoun a été récompensé, trois ans après son intronisation à la tête de Saïdal, pour avoir réussi la restructuration et remis sur les rails une société vouée pourtant à la dissolution. Maintenant, le groupe composé de quatre principales filiales gère des projets de partenariat importants avec des laboratoires de renommée mondiale, tels que l'américain Pfizer, le français Rhône Poulenc Rorer, le groupement pharmaceutique européen (GPE), le jordanien Dar El-Dawa et Acdima (société créée par la Ligue arabe). L'une des premières entreprises à s'être introduites en Bourse des valeurs d'Alger, Saïdal couvre, selon ses responsables, environ 40% des besoins du marché national avec une politique d'internationalisation active. Les performances du groupe Saïdal n'ont pas laissé indifférent le président de la République. Dans son message lu par Mourad Medelci, Abdelaziz Bouteflika estime que l'entreprise Saïdal et la filière de l'industrie pharmaceutique constituent une “grande promesse pour le partenariat sur un marché d'une grande sensibilité sociale, économique mais également technique et technologique”. Il n'a pas tari d'éloges sur les efforts fournis par les travailleurs qui s'attellent à assurer à l'entreprise une position confortable sur le marché intérieur et une présence progressive à l'international. Le PDG du groupe promet d'autres résultats et donne rendez-vous pour bientôt. En attendant, bon vent et bonne santé pour Saïdal. B. K.