Résumé de la 56e partie n Contrairement à ce dont il est convaincu, Lenny fait une très mauvaise impression sur les s?urs qui plaignent Stellina. Alors qu'ils se dirigeaient vers le McDonald's du coin, il voulut savoir si c'était pour demander à la s?ur de prier pour sa tante que Star l'avait attirée à l'écart. «Je le lui demande tous les jours», répondit doucement la fillette. Instinctivement, elle avait compris que son père n'apprécierait peut-être pas ce qu'elle avait réellement demandé à la s?ur : si Nonna lui permettait de prendre le calice en argent qui avait autrefois appartenu à l'oncle de sa mère, Rajid pourrait-il l'emporter dans l'étable pour remplacer le bol qu'il avait cassé ? A sa grande joie, la s?ur avait répondu oui. Star était certaine que Nonna lui donnerait la permission d'emporter le vase. Et quand Rajid le posera près du berceau, je prierai pour que maman, si elle n'est pas encore au ciel, vienne me voir au moins une fois. C'était un v?u et un espoir qu'elle n'avait jamais cessé de formuler. Mais elle avait aussi la conviction ? une conviction de plus en plus forte ? que si le calice était donné en cadeau à l'enfant Jésus, sa prière serait exaucée. Sa mère revendrait pour de bon, enfin. Peter Lewis, le grand-père de Sondra, arriva dans l'après-midi du mercredi. Sondra fut à la fois déçue et soulagée en constatant que Gary Willis ne l'avait pas accompagné. «Il viendra pour le concert, lui dit son grand-père. Il avait beaucoup à faire, et je le crois aussi assez perspicace pour deviner qu'avant un concert important, il vaut mieux laisser un artiste seul avec sa musique et éviter de le distraire. ? Je suis heureuse qu'il ait retardé sa venue, dit-elle, et si contente que tu sois là. Grand-père, tu as une mine splendide. On dirait que tu as rajeuni.» C'était une joie inattendue pour elle de voir son grand-père en si bonne forme. Bien qu'il souffrît toujours d'arthrite dans les doigts et les poignets, le triple pontage qu'il venait de subir lui avait donné une nouvelle vigueur. «Tu es gentille, Sondra, répondit-il, mais tu sais, de nos jours, il suffit de te déboucher les artères pour faire des merveilles. Et à soixante-quinze ans, il paraît qu'on est à peine à l'aube de la vieillesse. » Au moins, songea Sondra en cherchant à se réconforter, il semble assez fort pour supporter le choc lorsque je lui parlerai du bébé et de ce que je compte faire après le concert. Malgré tout, cette seule pensée la fit pâlir. «Et toi, ma chérie, tu me sembles bien maigrichonne et nerveuse, lui dit-il sans détour. Tu as des ennuis, ou est-ce seulement le trac avant le concert ? Je croyais pourtant t'en avoir guérie.» Elle éluda la question. «Grand-père, il s'agit de Carnegie Hall. C'est différent.» Il passa le jeudi et le vendredi avec de vieux amis, pendant qu'elle répétait avec son professeur. Le vendredi soir, au dîner, il lui parIa de sa visite à St-Clement. Il venait d'apprendre qu'on avait volé le calice de l'évêque Santor. «Il paraît que le même soir, un bébé a été abandonné devant le presbytère, dit-il en étudiant la carte avec sa concentration habituelle. Et qu'on en a parIé récemment dans la presse.» Il se tut un instant. «Sole grillée et salade», annonça-t-il, puis il leva la tête et posa sur elle un regard scrutateur. «Lorsque je t'emmène au Cirque 2 000, ma chérie, tu pourrais au moins faire mine de t'intéresser au menu.» (à suivre...)