Résumé de la 32e partie n Hardobios, père d?Abriza, ne vit désormais plus que pour venger sa fille. Il se fait aider par sa nourrice, Mère-des-Calamités. A ces paroles, le roi Hardobios se réjouit d'une grande joie, et embrassa la tête de Mère-des-Calamités, et envoya immédiatement à la recherche des savants musulmans et des jeunes adolescentes aux seins arrondis et à l'intacte virginité. A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement. Le lendemain, elle dit : Il m'est parvenu, ô roi fortuné, que le roi Hardobios envoya immédiatement à la recherche des savants musulmans et des jeunes adolescentes aux seins arrondis et à l'intacte virginité. Et il combla les savants de prévenances et de cadeaux et les reçut avec une grande générosité ; puis il leur confia les belles adolescentes, choisies une à une, et leur recommanda de donner à ces adolescentes l'éducation musulmane la plus soignée. Et les savants lettrés obéirent et firent exactement ce que le roi leur avait ordonné. Voilà pour le roi Hardobios. Mais pour ce qui est d'Omar Al-Némân, lorsqu'il fut de retour de la chasse et qu'il entra dans son palais et apprit la fuite d'Abriza et sa disparition, il fut très affecté et s'écria : «Comment se fait-il qu'une femme puisse sortir de mon palais sans que personne le sache ? Si mon royaume est aussi bien gardé que mon palais, c'est, en vérité, notre perte irrémédiable à tous ! Mais une autre fois que j'irai à la chasse, je saurai bien faire garder mes portes !» Et pendant qu'il parIait de la sorte, voici que Scharkân revint aussi de son expédition et se présenta devant son père qui lui apprit la disparition d'Abriza. Aussi Scharkân, dès ce jour, ne put plus supporter la vue du palais de son père d'autant plus que la petite Nôzhatou et le petit Daoul'makân étaient l'objet des soins les plus attentifs du roi. Et il s'attrista davantage de jour en jour et tellement que le roi lui dit : «Qu'as-tu donc, ô mon fils, à jaunir de teint et à maigrir de corps ?» Et Scharkân lui dit : «O mon père, voici que, pour plusieurs raisons, le séjour de ce palais me devient intolérable. Je te demanderai donc, comme une faveur, de me nommer gouverneur d'une place forte quelconque d'entre les places fortes, où j?irai m'enterrer pour le restant de mes jours !» Puis il récita ce vers du maître des proverbes : «Pour moi, l'éloignement devient plus doux que le séjour ; mon ?il ne verra plus ni mon oreille n'entendra les choses qui me rappellent la douce amie perdue !» Alors le roi Omar Al-Némân comprit les causes du chagrin de son fils Scharkân et se mit à le consoler et lui dit : «O mon enfant, que ton souhait soit satisfait ! Et comme le point le plus important de tout mon empire est la ville de Damas, voici que je te nomme gouverneur de Damas, à partir de ce moment !» Et immédiatement il fit venir les scribes du palais et tous les grands du royaume et nomma, en leur présence, Scharkân gouverneur de la province de Damas. Et le décret de sa nomination fut écrit et promulgué séance tenante, et aussitôt on prépara tout ce qu'il fallait pour le départ ; et Scharkân fit ses adieux à son père et à sa mère et au vizir Dandan auquel il fit ses dernières recommandations. Puis, après avoir accepté les hommages des émirs, des vizirs et des notables, il se mit à la tête de ses gardes et ne cessa de voyager qu'une fois arrivé à Damas. Et les habitants le reçurent au son des fifres et des cymbales, des trompettes et des clairons ; et ils ornèrent pour lui la ville et l'illuminèrent ; et ils allèrent tous en un grand cortège au-devant de lui, sur deux rangs bien distincts, les uns gardant bien la droite et les autres gardant bien la gauche. Et voilà pour Scharkân. (à suivre...)