Résumé de la 37e partie n Daoul'makân est entre de bonnes mains. Le chauffeur du hammam le ramena chez lui et le soigna tant et si bien qu?il retrouva la santé. Et aussitôt l'épouse du chauffeur se leva et égorgea un poulet et le fit bouillir ; puis elle le lui apporta et le lui donna à manger et lui fit boire le bouillon. Puis, lorsqu'il eut fini, elle lui présenta de l'eau chaude pour qu'il se lavât les mains. Alors il se reposa tranquillement en s'appuyant sur les coussins, une fois que l'épouse du chauffeur l'eut bien couvert pour qu'il ne prît pas froid. Et il s'endormit de la sorte jusqu'au milieu de l'après-midi. Alors l'épouse du chauffeur se leva et fit bouillir le second poulet et le lui apporta, après l'avoir dépecé délicatement, et lui dit : «Mange, ô mon enfant ! Et que cela te soit sain et te procure la santé !» Et pendant qu'il mangeait, le chauffeur du hammam entra et vit que son épouse suivait bien ses instructions ; et il s'assit au chevet du jeune garçon et lui dit : «Comment te sens-tu, ô mon enfant ?» Il répondit : «Grâce à Allah, en forces et en bonne santé. Et puisse Allah t'en récompenser par ses bienfaits !» Et le chauffeur, à ces paroles, fut dans une très grande joie ; et il alla au souk et en rapporta du sirop de violette et de l'eau de rose ; et il lui en fit boire. Or, le chauffeur ne gagnait en tout que cinq drachmes par jour au hammam ; et sur ces cinq drachmes il en consacrait deux à Daoul'makân pour l'achat des poulets, du sucre, de l'eau de rose et du sirop de violette. Et il continua à dépenser de la sorte pendant encore un mois de temps, au bout duquel les forces revinrent complètement à Daoul'makân et toute trace de maladie disparut. Alors le chauffeur et son épouse se réjouirent beaucoup, et le chauffeur dit à Daoul'makân : «Mon fils, veux-tu maintenant venir avec moi au hammam pour prendre un bain qui te sera salutaire, depuis le temps !» Et Daoul'makân dit : «Mais certainement.» Alors le chauffeur alla au souk et revint avec un ânier et un âne, et fit monter Daoul'makân sur l'âne et, tout le long de la route jusqu'au hammam, il marcha à côté de lui en le soutenant avec beaucoup de soin et d'attention. Et il le fit entrer au hammam et, pendant que Daoul'makân se déshabillait, le chauffeur alla au souk acheter toutes les choses nécessaires pour le bain, et revint au hammam et dit : «Au nom d'Allah ! je vais commencer.» Et il se mit à frotter le corps de Daoul'makân en débutant par les pieds. Et pendant qu'il le lavait de la sorte, le masseur du hammam entra et fut tout confus de voir le chauffeur remplir ses fonctions à lui, masseur ; et il s'excusa beaucoup auprès du chauffeur pour le retard qu'il avait mis à venir dans la salle de massage ; mais le bon chauffeur dit : «En vérité, compagnon, je suis heureux de t'obliger et en même temps de servir ce jeune homme qui est l'hôte de ma maison.» Alors le masseur fit appeler le barbier et l'épileur, qui se mirent à raser et à épiler Daoul'makân ; et puis on le lava à grande eau. Alors le chauffeur le fit monter sur l'estrade et lui mit une chemise fine et une robe d'entre ses robes et un très gentil turban ; et il lui serra la taille avec une belle ceinture en laine multicolore, et le ramena à la maison sur l'âne en question. Et justement l'épouse du chauffeur avait tout préparé pour le recevoir : la maison avait été lavée entièrement et les nattes bien nettoyées et le tapis et les coussins. Alors, le chauffeur fit se coucher à son aise Daoul'makân et lui donna à boire un sorbet frais au sucre et à l'eau de rose ; et puis il lui donna à manger l'un des poulets en question, en dépeçant lui-même les bons morceaux et en lui faisant boire le bouillon, et cela jusqu'à satiété. (à suivre...)