Résumé de la 39e partie n Revigoré après d?intenses soins, Daoul?Makân interroge son sauveur, et le voile commence alors à se lever sur tout ce qui lui est arrivé. Et, séance tenante, le chauffeur se leva et rassembla les effets et les meubles de la maison, tels que nattes, coussins, casseroles, chaudrons, mortiers, plateaux et matelas, et les porta au souk des crieurs publics et les vendit à la criée. Et le tout lui rapporta cinquante drachmes qu'il commença à utiliser en louant un âne pour le voyage... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement. Elle dit : Il m'est parvenu, ô roi fortuné, que le chauffeur loua un âne sur lequel il fit monter Daoul'makân, et lui et son épouse marchèrent derrière l'âne et quittèrent la ville sainte pour Damas et ne cessèrent de voyager jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés dans cette ville. Et ils y parvinrent à la tombée de la nuit et allèrent loger dans le khân ; et le chauffeur se hâta d'aller au souk acheter, pour eux trois, de quoi manger et boire. Et cet état ne cessant pas, ils restèrent ainsi au khân pendant encore cinq jours, au bout desquels l'épouse du chauffeur, épuisée par les fatigues du voyage, eut une fièvre froide dont en peu de jours elle mourut. Et l'épouse du chauffeur mourut en la Grâce et la Miséricorde d'Allah. Aussi Daoul'makân fut-il fort affecté de cette mort, car il s'était habitué à cette femme charitable qui le servait avec tant de dévouement ; et il en prit le deuil en son âme ; et il se tourna vers le pauvre chauffeur qui était abîmé dans sa douleur et lui dit : «Ne t'afflige pas, mon père, car nous suivons tous le même chemin et nous franchirons la même porte.» Et le chauffeur se tourna vers Daoul'makân et lui dit : «Qu'Allah te récompense pour ta compassion, ô mon enfant ! Et puisse-t-il un jour changer nos peines en joies et éloigner de nous l'affliction ! Aussi à quoi sert-il de nous affliger plus longtemps, tout est écrit ! Levons-nous donc et parcourons un peu cette ville de Damas que nous n'avons pas encore eu le temps de voir, car je veux que tu aies enfin la poitrine dilatée et l'esprit heureux.» Et Daoul'makân dit : «Ton idée est un ordre !» Alors le chauffeur se leva et, la main dans la main, il sortit avec Daoul'makân et ils se mirent à parcourir lentement les souks et les rues de Damas. Et ils finirent par arriver devant une grande bâtisse où étaient les écuries du wali de Damas, car, à la porte, ils virent une quantité considérable de chevaux et de mulets et beaucoup de chameaux accroupis que les chameliers chargeaient de matelas, de coussins, de ballots, de caisses et toutes sortes de charges ; et il y avait une foule d'esclaves et de serviteurs jeunes et vieux ; et tout ce monde criait et parlait et était dans le tumulte et le fracas. Et Daoul'makân se dit en lui-même : «Qui sait à qui appartiennent tous ces esclaves, ces chameaux et ces caisses !» Puis il finit par s'en informer auprès de l'un des serviteurs, qui lui répondit : «C'est un cadeau du wali de Damas ; et il est destiné au roi Omar Al-Némân. Et tout le reste est le tribut annuel de la ville de Damas au roi Omar Al-Némân.» (à suivre...)